« C’est un vice dangereux de raffiner intellectuellement en partant d’une vague sensation. L’analyse des satisfactions qu’on éprouve ainsi conduit tout droit aux affectations littéraires. [...]
Et il y a cependant beaucoup de choses qui rendent cette tentative attrayante ; car toute expression, même imparfaite, attribuée une fois à un sentiment auquel on tient, passe pour une sorte de légitimation du plaisir que nous y trouvons. Un sentiment partagé est l’un des grands biens qui donnent à la vie de la saveur et un renouvellement constant. Savoir que quelqu’un d’autre a éprouvé ce que nous avons éprouvé [...] restera jusqu’à la fin l’un des plaisirs les plus précieux. »
R.L. STEVENSON, "L’appel des routes",1873, in Voyage avec un âne dans les Cévennes, ISBN 2-264-03408-4