« La question fondamentale de l’expérience n’est alors pas : comment garantir une séparation nette entre sujet et objet ? mais bien plutôt : comment augmenter activement la production de zones d’indistinction dans lesquelles de nouvelles relations peuvent se former. Pour ce faire, la technique décisive consiste tout d’abord, acceptant le risque, à se laisser affecter par des expériences directes et concrètes, à neutraliser autant de filtres et de fonctions protectrices que possibles, et à s’avancer sur un plan de l’échange ouvert avec les réalités variées et hétérogènes de l’univers pluraliste. Pour qualifier ce plan de la pure potentialité, James invente le concept d’expérience “pure” : un mode de l’expérience au-delà de tous les dualismes et par conséquent précédant tout savoir sur quelque chose. »
Katrin SOLHDJOU, « L’expérience “pure” et l’âme des plantes ; James lecteur de Fechner », in Vie et expérimentation ; Peirce, James, Dewey, sous la direction de Didier DEBAISE, Paris, Vrin, 2007, p. 86.