« Il [rabbi Nahman de Braslav] explique qu’en hébreu le mot "guérison", teroupha, vient du grec therapeia. Mot que l’on décompose en deux (parce que l’hébreu est une langue qu’on casse en morceaux, cela s’appelle "lire aux éclats") et ainsi le mot se transforme en lehatir pé, expression qui signifie "dénouer les nœuds de la bouche".
Ce que le Talmud commente en disant que la guérison est le fait de dénouer les nœuds de la bouche d’en haut et ceux de la bouche d’en bas. La fonction du récit est d’explorer les profondeurs de l’être et les possibilités du monde et, par le récit qu’on raconte et qu’on entend, de dénouer les nœuds que nous avons en nous pour pouvoir accéder à ce qui serait la joie, le bonheur, tout simplement.
Dans le Talmud, l’on dit que pour commencer une étude, il faut raconter des histoires parce que ça dénoue la pensée qui peut être rigide, enfermée dans des sujets préconçus, etc. »
Marc-Alain OUAKNIN, "Dénouer", in Pourquoi faut-il raconter des histoires ?, éditions Autrement, 2006, tome 2, p. 210-211.