« La joie est un savoir ; la nostalgie avoue ;
la plainte seule apprend encore, et sur ses doigts
d’enfant, compte à longueur de nuits l’antique peine.Mais soudain la voici, de guingois, maladroite,
qui tient pourtant au ciel une constellation
de notre voix, que laisse intacte son haleine. »
[« Jubel weiss, und Sehnsucht ist geständig,-
nur die Klage lernt noch ; mädchenhändig
zählt sie nächtelang das alte Schlimme.Aber plötzlich, schräg und ungeübt,
hält sie doch ein Sternbild unsrer Stimme
in den Himmel, den ihr Hauch nicht trübt. »]
Rainer Maria RILKE, Les sonnets à Orphée (1922), 8e sonnet, traduction Armel Guerne, Editions du Seuil, Points, 2006.