"Respirer même serait un supplice sans le souvenir ou le pressentiment du paradis, objet suprême -et pourtant inconscient- de nos désirs, essence informulée de notre mémoire et de notre attente. Incapables de le déceler dans le tréfonds de leur nature, trop pressés aussi pour pouvoir l’en extraire, les modernes devaient le projeter dans le futur,..."
CIORAN, Histoire et Utopie, Gallimard 1960 (FolioEssais, p.129)