Résistances
Transactiv.exe a été mis en ligne il y a un an et demi, et cela fait presque autant de temps que j’ai commencé à fréquenter les blogs. Mais Transactiv.exe n’est pas un blog. Je me suis rendue une fois, en novembre dernier, à une rencontre de blogueurs. En me présentant, je répétais à qui voulait bien m’entendre que Transactiv.exe n’est pas un blog. Non, c’est un SPIP et pas un blog ! Bien sûr, je sais bien qu’on peut faire un blog avec du SPIP, mais celui-ci n’a pas été configuré pour être un blog. L’ai-je assez répété ? Donc, chers blogueurs, je viens vous voir, je vous serre la main, je vous lis, je vous trouve adorables malgré vos petits travers qui vous rendent encore plus adorables, mais non, je n’ai pas de blog comme vous. J’ai juste un SPIP et je ne suis inscrite à aucun club. Je résiste aux blogs.
J’essaye de résister.
Et pourtant : le forum-info de transactiv.exe ressemble de plus en plus à un blog. La salière de la page d’accueil que je veux atemporelle prend malgré tout les allures d’un blog au ralenti qui cacherait son jeu. Je mets de plus en plus de liens dans mes textes, je publie de plus en plus de notes fragmentaires ou complémentaires dans les forums, et si peu d’articles construits. Certains liens deviennent tellement récurrents que je me dis qu’il serait peut-être temps de faire une page de liens (ah non ! pas un blogroll, j’ai dit une page de liens ; il ne faut pas exagérer tout de même !). Serais-je à ce point contaminée ?
Web-écriture
Mais surtout, il y a cette façon d’écrire à la première personne. Oui, c’est cette façon d’écrire qui était et reste le pari majeur de transactiv.exe. J’en reconnais le goût dans les blogs, avec ses charmes et ses faiblesses. Les blogs sont un observatoire formidable pour me prévenir des dangers du nombrilisme, de ses dérives, mais c’est aussi une vitrine qui laisse entrevoir le potentiel de cette forme d’écriture.
Certes, il y a la littérature épistolaire, autobiographique. Mais le web n’est pas un livre, n’est pas une lettre, toutes choses qui font corps, que l’on peut décider de garder ou jeter. Le web, on ne peut ni le garder ni le jeter, ni l’enfermer dans une armoire. Il peut vous échapper, il peut vous revenir à la figure, et je ne suis jamais seule devant l’écran. Ou plutôt, c’est une solitude paradoxale. Il y a l’ubiquité du lecteur, virtuellement réalisée par les autres lecteurs. Ca ne travaille pas la conscience de la même façon, ça ne parle pas de la même façon, ce n’est pas la même adresse. On peut mettre en ligne des livres, des choses écrites pour le papier, mais ces choses restent toujours dans une sorte de retrait, comme protégées dans le repli du cahier.
Ecrire sur le web c’est tout autre chose. Bien sûr, le lecteur est toujours fantasmé, il reste ce surmoi composite et changeant que l’on refaçonne en évoluant. Sur le web cela conduit à de petites différences ; sorti du cercle des connaissances, on écrit pour les moteurs de recherche en choisissant soigneusement ses mots clés pour cibler une catégorie de lecteurs, ou pour être mieux classé dans l’affichage des résultats de recherche. Mais un robot n’est pas plus impersonnel qu’un surmoi. Alors qu’est-ce qui fait que l’écriture sur le web est si différente ?
C’est, me semble-t-il, le fait de savoir que le texte ne pourra pas être enfermé dans une armoire, qu’il ne fera pas corps. Il rejoint le flux commun, en devient un fragment, une effilochure. C’est une solitude jetée dans la mêlée, pour devenir une incomplétude.
Sur le web, je ne sais pas très bien à la formation de quel corpus je contribue. Par contre, je sais d’avance que quoi que j’écrive, même en y apportant le plus grand soin, ce ne sera jamais qu’une petite contribution noyée dans le grand flot. Je le sais avec l’acuité de ce qui est déjà en oeuvre au présent. Non comme une probabilité historique livrée à la postérité. Cette écriture se consume plus qu’elle ne se thésaurise. Elle se rapproche de l’oralité. Mais ce serait faux de dire que c’est un retour à la culture orale. Non, je sais ce qu’est une culture orale, j’en viens. Les cultures orales sont aussi auditives, elles se transmettent de bouche à oreille, presque de corps à corps (en persan, nous disons de poitrine à poitrine). Elles sont portées par les corps.
Or le web est singulièrement éloigné des corps, et les internautes stigmatisent bien cette séparation lorsqu’ils adoptent des alias qui brouillent leur filiation biologique. Ils le font avec une incroyable facilité qui est sans commune mesure avec la décision longuement réfléchie par un écrivain d’adopter un nom de plume.
Qu’ils en aient conscience ou non, au fond, les blogueurs savent tout cela mieux que quiconque, et leur écriture s’en ressent quand elle s’offre sur le mode de la conversation et quand le dernier énoncé chasse le précédent dans l’improbable mémoire des archives.
Mais comment ces paroles font-elles retour sur les corps ? Car il faut bien qu’à un moment ou l’autre, la parole s’incarne. De quels nouveaux maux serai-je affligée en jouant à ce petit jeu ? Ai-je seulement le choix ? Je sais pertinemment que les effets de cette grande conversation numérique se font ressentir bien au delà du monde virtuel.
Au secours, j’ai peur !
Les blogs me fascinent et me font peur. Est-ce si ridicule ?
Jean-Luc Raymond m’a tendu la main, mais ce n’était pas pour m’extirper du bain. Il a plutôt contribué à m’y plonger. Pour commencer, il a ajouté Transactiv.exe dans le blogroll de Mediatic. Il faut croire qu’il y reconnaissait déjà quelque chose de « bloguesque ». Puis, en février dernier, il m’a proposée de co-bloguer pendant une semaine sur Mediatic pour fêter son premier anniversaire. Je me suis dit allons y, bloguons pour de vrai, histoire de boire la coupe jusqu’à la lie. Voyons voir quel goût ça a tout au fond. Et puis de prolongement en prolongement, je me retrouve encore en train de co-bloguer sur Mediatic. Pas tous les jours bien sûr ! je ne blogue qu’en pointillé. Il faut bien que je résiste un peu (si, si ! j’arrive même à passer une semaine entière sans bloguer !).
Dans la blogosphère, tout le monde connaît Mediatic, le blog francophone qui parle des blogs. De proche en proche, cela fait beaucoup d’informations : innovations technologiques, questions politiques, juridiques, économiques, sociologiques, éthiques, artistiques... Parce que les blogs parlent de tout et servent à tout, un blog sur les blogs, s’intéressera nécessairement à tout. Donc c’est un blog touche à tout, surtout depuis que nous sommes plusieurs à y insérer nos digressions.
Mediatic, ce sont des repérages introduits de façon suffisamment explicite et concise pour qu’on ait envie d’aller voir ce que disent les liens. Ce sont aussi des touches de poésie glanées sur les blogs et nombre de petits trésors dénichés chaque jour sur la grande toile. C’est un fouillis prodigieux de ressources qui, contre toute attente, n’est jamais devenu robotique.
Ce qui rend Mediatic si humain est un secret qui appartient sans doute à son auteur, Jean-Luc Raymond. Un dosage magique de détachement et d’implication personnelle, d’attention et de respect, de curiosité tout azimuth et de mesure. En moins d’un an, Jean-Luc a su fédérer la blogosphère francophone, susciter des passions et bien sûr des fâcheries aussi, donc des divisions. C’est ça la passion !
Une fois que vous avez passé le seuil de Mediatic, votre immersion dans le monde des blogs est assurée. J’y suis arrivée la première fois en mai 2003, alors que je faisais des recherches sur H. Rheingold. Mediatic n’existait que depuis 4 mois, mais paraissait déjà comme une institution. Avant, je ne connaissais que quelques blogs de façon très isolée, et je me disais, tiens, c’est drôle ces sites qui n’ont qu’une page et qui s’écrivent comme on parle. Ils m’apparaissaient comme un archaïsme, parce qu’au lieu d’utiliser la structure compliquée de l’hypertexte, ils se présentent comme les vieux parchemins qu’on déroule en fil continu. Sauf que là, tout s’affiche dans la chronologie inversée d’un curriculum vitae. Le présent prime sur le passé, le chasse d’une pichenette vers les archives. C’est la vie.
Le blog comme métonymie
Cette simplicité apparente a quelque chose de rassurant. Un site, une page, et quand c’est trop long, hop ! on coupe et on range les rouleaux en archive. Pourquoi s’embêter à créer des chapitres et des rubriques, des salons et des chambres, des systèmes et des galaxies ? Les catégories font très bien l’affaire. Le site n’a plus la prétention d’être un monde à lui tout seul, infatué de sa prope complétude. Il n’en est qu’une infime portion. C’est ce qui favorise le ton personnel, parfois familier. Le blog est un minuscule bivouac accroché à un coin de toile, une toute petite tache à flanc de rocher. Mais de là haut, quelle vue sur le paysage !
N’en déplaise aux vrais francophones qui voudraient parler de carnet web ou de joueb, je préfère le mot blog pour sa petitesse. Un petit mot qui éclate presque sans bruit, comme une bulle de savon, pour dire sa vanité. Miroir global et éphémère, totalité et vacuité. Plus on est petit, plus on est dépendant. Parce qu’il se sait petit, le blog a tendance à s’étendre en dehors de lui-même par des liens externes. Il devient liant, et c’est ce qui le rend sympathique.
Des liens pour indexer ou annexer le contenu d’un autre site, pour s’économiser la remise en forme des informations, des liens pour mémoire, pour collection ou pour amuser les amis, des liens pour restituer le contexte, référencer un propos, étayer une opinion, réagir et rebondir. Et même, des liens purement phatiques, pour dire oui, je t’écoute, tu existes, et moi, est-ce que tu me vois ?
Parfois, les blogueurs m’amusent. Ils ont beau avoir des champs de commentaire, ils préférent s’exprimer chacun chez soi, en s’interpellant d’un link que l’interlocuteur ne manquera pas de remarquer dans ses referers. Ils ressemblent aux ménagères de village qui se mettent à leur fenêtre pour se parler de part et d’autre de la rue. Comme ça au moins, tout le quartier les entend. S’inviter chez l’autre pour nourrir le champ des commentaires, c’est un signe de familiarité ou un grand honneur. Sinon, il s’agit d’une agression. En tout état de cause, c’est un énoncé secondaire subordonné à l’énoncé principal. Les blogueurs y sont réticents, à moins que la relation de subordination ne soit réciproque. Un blog a beau n’être qu’un grain de sable dans le grand sablier du web, il tient néanmoins à le représenter tout entier par métonymie.
A s’en tenir à ces codes de conduite, les blogs semblent surtout correspondre à l’apparition d’une forme de conscience, celle de l’individualisme de masse. Chacun mesure sa petitesse dans le contexte global du web, chacun cherche à embrasser ce monde trop vaste, et en même temps à s’y singulariser. Tension entre deux mouvements contraires, qui se résoud dans le fait de savoir parler de ce qui intéresse déjà tout le monde, mais d’une façon originale, et si possible pertinente et impertinente. Exactement le jeu de l’art.
A corps perdu, accord retrouvé ?
Les blogs permettent-ils de coopérer, participent-ils à l’émergence d’une nouvelle forme de citoyenneté ? Le co-blogging qui se pratique de plus en plus laisse-t-il encore de la place à l’expression subjective ? Bloguer est-il un acte social ou au contraire asocial ? Voilà des questions que la plupart des blogueurs ressassent, et auxquels il est impossible d’apporter une réponse générale en se fondant sur des statistiques. J’y vois plutôt des défis.
Des défis adressés aux personnes, et non aux blogs.
Depuis quelque temps, Jean-Luc nous annonce la fin de Mediatic. C’est imminent, c’était pour aujourd’hui ou pour hier, ce sera peut-être pour demain. Mais finalement non, il a décidé de continuer. Ce qui est évident, c’est qu’il arrive à un tournant.
Drôle d’aventure que celle de Mediatic. En s’intéressant aux enjeux économiques des petites entreprises qui s’arrachent le marché des solutions de blog, Jean-Luc s’expose très inconfortablement sur leur champ de bataille. Cela ne l’empêche pas d’informer régulièrement sur les logiciels libres qui permettent de monter un blog en quelques clics. En testant les intrusions publicitaires, il souille peut-être son blog, mais se met en bonne position pour juger de la viabilité d’un blog semi-commercial. En un an et demi, il a accompagné l’évolution des blogs jusqu’à leur instrumentalisation en politique et marketing, et cette évolution n’a plus beaucoup de rapport avec ce qu’il a cru promouvoir. Mais en même temps, il a contribué à cette évolution en faisant la promotion des blogs.
Faut-il se compromettre pour connaître ? C’est encore la question que je me pose à propos de mon expérience du blogging.
La poursuite du blogging collaboratif peut-il aider Mediatic à passer ce cap ? Peut-être, mais à condition de savoir vers quoi il souhaite s’orienter.
En attendant, grâce à Jean-Luc, j’ai appris une foule de petites choses, et j’ai découvert nombre de blogs qui m’ont intéressée et parfois passionnée de façon durable. Ce sont des liens que je garde au chaud dans mes signets. Malgré les alias sans corps, certaines rencontres se sont avérées d’une richesse inattendue et encore pleine de promesses. Jean-Luc a également réussi à me convertir au fil RSS et à l’adoption d’un blog, parce que je m’aperçois que la meilleure façon de ranger mes signets, citations, petites idées, c’est encore le fil chronologique. Ma mémoire est d’abord visuelle, ensuite chronologique. Le rangement spatial ne me réussit pas, et les classements thématiques sont une véritable torture pour mes méninges. Alors voilà, Jean-Luc a gagné, j’ouvre un blog, mais vous ne le verrez pas, car il est en local.
Bémol en forme de bilan corporel
Après 4 mois de spipouillage et de blogging combiné : entorse, ophtalmie, otite, hypo-tension, distraction au volant se soldant par 7 points de retrait sur le permis de conduire...
J’ai avalé trop de web. Je lève le pied et vous dis à bientôt, ici ou sur Mediatic.
On pourrait aller plus loin en disant que Manzoni a aussi inventé le journal flux sans mots ni coupe en 1959 : Linea est une ligne continue appliquée sur du papier journal en rouleau. Il en a fait nombre d’exemplaires enroulés dans des tubes de carton. La version de 1960, Linea Lunga fait 7200 mètres et appartient au Herning Kunstmuseum ; elle était destinée à être enterrée.
Départ à Aix. Aujourd’hui et demain, à l’Ecole d’Art, deux journées sur l’édition en ligne. J’y suis invitée pour parler de blogs.
C’est promis, je ne dirai pas des généralités, je ne dirai pas que les blogs c’est formidable, je ne parlerai que de mon expérience personnelle de la chose qui est multiforme.
Après deux ans de blogouillage ma position n’a toujours pas changé, j’aime et je déteste toujours autant les blogs et le fait de bloguer.
J’aurais dû prendre mes précautions en adoptant un totem d’immunité borissien contre les épidémies mémétiques. Mais pour ce coup ci, c’était trop tard ! Me voilà infectée.
A 4h44 avant-hier, Netlex me passait le relais pour un de ces questionnaires qui font le tour du web. Je suppose que lui même n’a pas pu refuser. Et moi je n’ai toujours pas appris à dire non.
Son billet est intitulé 4/four à 00.44
Je suis très attentive au détail des réponses de la première personne dont je reçois le questionnaire. Ce sont ses goûts alimentaires qui me parlent le plus. Je remonte d’un cran dans la chaîne, j’essaye de sentir la consistance d’une nouvelle personne. Arrivée à la troisième, je suis déjà lassée, le carcan du questionnaire aplatit les traits individuels, la grille maintient la distance et les inconnus restent des inconnus, une catégorie terne et homogène. J’observe plutôt la typologie des blogs successifs qui se sont passé le relais. Je m’étonne que l’on passe si vite d’un milieu à l’autre. J’imaginais les cercles blogosphèriques plus étanches.
Je remarque surtout la métamorphose des titres qui ont l’air de s’enchaîner selon une loi d’associations libres assez capricieuse. Les titres se singularisent mieux que les réponses aux questionnaires, certains marquent une rupture, d’autres mutent en douceur. Ils forment une sorte de nébuleuse. Je remonte toute la chaîne, puis je zigzague un peu dans les embranchements pour faire une collection :
Péché mignon... - Questionnaire 8x4 puissance 4 - En-chaine-ment de blogs - je me disais aussi - 200 (deux-cent) (two hundreds) (zwei hundert) - 4X9 - quatre/four - 4/four à 00.44 - Nouveau questionnaire à la con - Questionnaire à la con (dixit Jen !) - Et un de plus - Tabou - Questionnaire 8 x 4 puissance 4 - Par quatre - Un questionnaire pour se mettre en quatre - Instinct grégaire - Questionnaire - Voici mes réponses...
Je suppose que sur un mème très fourni un spécialiste pourrait bien s’amuser en observant les jeux de mutation des titres. Il pourrait disséquer la chose selon les embranchements et les chemins, classer selon les plate-formes de blogs ou communautés de blogueurs, finir par trouver des lois, sinon, avec beaucoup de bonne volonté, une certaine poésie...
Enfin, tout ça c’était pour gagner du temps comme si j’espérais pouvoir échapper à l’exercice.
4x4 :
4 boulots que j’ai exercés : (petits boulots) vendangeuse, clown, secrétaire-comptable, nègre (pour mémoires universitaires)...
4 films que j’ai aimés : Bambi (Walt Disney), Chehelguis (vieux film populaire iranien très kitch), T,O,U,C,H,I,N,G, (Paul Sharits), Festen (Thomas Winterberg)
4 lieux où j’ai vécu : Ispahan, Berkeley, Téhéran, Paris...
4 émissions télé que je regarde : je ne regarde presque pas la télé. Au passage je peux me laisser accrocher par les documentaires du samedi ou dimanche après midi sur les animaux, parfois un film, exceptionnellement des documentaires thématiques.
4 endroits où j’ai passé (souvent) mes vacances : la mer Caspienne, La Bretagne, l’Allemagne, les Pyrénées...
4 sites web que je fréquente : Paris art (expos), Sobhâneh (caisse de résonnance du web iranien), Standblog (très bien informé sur le DADVSI), 3 Quarks daily (omnivore, découvert récemment)
4 façons de me régaler : oeufs à la coque, crevettes grises, chou à la crème chantilly, noix de coco.
4 endroits où je préférerais être en ce moment : dans un 4x4 pour rouler rouler rouler rouler...
A qui vais-je passer le relais ?
A Bernard Guelton qui était tenté par une étude des mèmes (allez, un peu de travaux pratiques !)
A toute autre personne qui aura envie de prendre le relais.
Quelques signets sur la mémétique :
mémétique sur wikipedia
société francophone de mémétique
Embruns : même, mai 2004
Automates intelligents, Pascal Jouxtel : « Comment les systèmes pondent », septembre 2004
Il fallait que cela soit dit ici aussi :
J’ai cessé de bloguer sur Mediatic il y a deux mois.
Je l’avais annoncé très officiellement là bas, comme les fumeurs qui veulent cesser de fumer annoncent leur décision à leur entourage pour les prendre à témoin afin de se prémunir des risques de rechute.
Je pensais peut-être en reparler ici à tête reposée, mais je ne suis toujours pas reposée.
Alors il ne faut pas s’étonner que transactiv désactive un peu en ce moment.
C’est l’effet classique de décompression combiné à la pression du travail en retard.
Impossible de dire si cela va durer quelques semaines ou quelques mois.
Je continue à lire quelques blogs avec attention, et à suivre (de loin) la vie de la blogosphère.
Il faut croire que Transactiv.exe suscite chez les lecteurs des attentes comparables à celles que l’on a vis à vis d’un blog. Aussi je souscris à la déontologie bloguesque pour m’excuser auprès des quelques amis et lecteurs qui s’inquiètent de cette inactivité passagère.
un signal de vie même léger c’est toujours un petit peu d’émotion au passage ;)
Un seul être vous manque...
Mais c’est bien comme ça. Il faut prendre le temps, son temps et pas celui du blog. Le temps du blog est sans pitié, c’est l’horloge de Baudelaire qui régit ce monde-là...
Horloge ! dieu sinistre, effrayant , impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : p>
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;
Le Plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison,
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte , Maintenant dit : je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi ! prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toute les langues.)
Les minutes, mortel folatre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
Souviens toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi,
Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !) ,
Où tout dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !
La neige est silencieuse. Ni flic floc de pluie, ni tic tac d’horloge.
(Oui, Zid, le temps du blog : aussitôt écrit aussitôt édité. Plus vite ! aussitôt repéré, aussitôt copié-collé et indexé. Encore plus vite ! le repérage et l’édition automatique par flux rss en fonction du choix préalable de quelques mots clés. Un choix finement profilé et personnalisé bien entendu, mais à ce stade n’est-ce pas accessoire ?
C’est le temps réél des machines qui nous revient en pleine figure et conditionne notre réalité. Ce temps réél qui reproduit la temporalité de nos perceptions, obéit au doigt et à l’oeil, voilà qu’il nous met au pas de sa course. Plus de temps pour penser.
On ne peut pas "utiliser" la machine à son rythme comme on le fait d’un outil. On est fait par la machine, on fait corps avec. Qu’est-ce qu’un corps pensé par la machine ?
Je reste fascinée par les blogs qui respirent en temps réél. Ils paraissent si humains et si vivants ! Et pour cause ! Malgré toute cette machinerie pensante et désirante qui impose sa tyrannie, ce sont de vraies personnes qui leur prêtent souffle et corps.)
Se mettre en apnée.
Hors ligne, pas de voix, pas de souffle, pas d’hameçon.
Se souvenir des branchies.
Hier je suis retournée à Paris Carnet , une rencontre mensuelle de blogueurs à laquelle j’ai rarement le temps (ou le courage) de me rendre.
C’était sûrement mon jour de chance ; d’entrée, je tombe sur Mademoiselle Serendipity dont je me souviens avoir un jour vu et apprécié le blog, elle est sympa comme tout. Elle discute avec Michel Valdrighi et d’autres "wordpresseux". Enchantée, enchantée ! Moi aussi j’ai un blog local sous Wordpress. J’adore ! Je l’avais d’abord créé sous Dotclear (très bien aussi, un truc qui roule tout seul) mais ce que j’aime dans Wordpress c’est la myriade de plugins en paquet cadeau qui l’accompagnent. La perspective de pouvoir tout le temps bricoler le blog pour lui ajouter des petites fonctions par ci par là me plait, même si je n’ai pas le temps de le faire. D’ailleurs, quelle nécessité ? Pour l’instant avec les fonctions de base + un browser d’images ça me convient.
Georges se fait remarquer de loin, c’est le seul bronzé parmi les geeks au teint pâle. Il a quelque chose ce garçon, un coup d’oeil incroyable pour les détails et un don impertinent pour la description. Il me promet toujours monts et merveilles, j’ai tout mon temps ...
Je me fraye un chemin pour re-saluer Christophe Ducamp. Après un an et demi de fréquentation épisodique sur CraoWiki, WikiArtLibre ou ailleurs, après divers plans foireux, et nombre de rendez-vous manqués, coup sur coup, je le revois pour la deuxième soirée consécutive. Il est assis avec un jeune homme blond vénitien (non Laurent, il n’est pas roux !) qu’il me présente pour être un wikitouilleux "original".
Je vous l’ai dit, c’était mon jour de chance. Escape est un allumé du wiki, un matheux, un linguiste, un poète oulipien, un diseur de blagues, un philosophe de chambre qui marche avec une béquille rouge quand tout le monde marche droit en serrant les fesses, et roule au cidre quand tout le monde boit de la bière. Je suis restée scotchée jusqu’à minuit à lui donner la réplique rien que pour le plaisir de le relancer dans ses dérives. Il est rieur et tout bizarre quand il parle, parce que pour bien se concentrer il doit s’abstraire de la relation avec l’autre, alors ça donne une façon d’être avec l’autre qui est à la fois très présente et fuyante. Dans ces moments, il se met à parler comme on écrit. Tout le contraire des blogueurs qui écrivent comme ils parlent.
Au dos d’un article en cours de lecture, j’ai gardé en souvenir de cette conversation plein de gribouillis structurels, des lignes d’écriture en raccourcis wiki, des noms de philosophes analytiques, le nom de Mansour Halladj écrit en arabe et les premières lignes de Finnegan’s Wake.
Ambroise Ingold s’est joint à nous, il avait l’air tout aussi intéressé. Puis nous avons parlé switch-on-Linux avec Tristan Nitot. Je voulais voir plein d’autres gens, mais le temps a manqué. A minuit, la salle était à moitié vide, il était temps de décoller, mais au lieu de me serrer la main, Monsieur Escape préfère me dire au revoir en sortant son appareil photo. Je sors aussi le mien. Qui tirera le premier ?
C’est seulement dans le remue ménage des départs et des shootings photographiques que je trouve enfin l’occasion de saluer Laurent. Bizarre bizarre ; il m’intimide, à moins que ce ne soit l’inverse. Il s’attend à ce que je fasse un compte-rendu. Je n’avais pas vraiment prévu d’en faire un, mais il paraît que ça se fait.
(...) Et voici que la servante lui remit une lettre en main propre, - et la lettre disait....
Chez Escape la boîte aux lettres est hermétiquement close ; je n’ai pas d’autre échappatoire que de me retourner vers ma propre issue de secours pour lui poster cette réponse :
Cher Nicolas,
Franchement, je ne crois pas mériter autant de compliments. A moins qu’il n’y ait du mérite à se laisser séduire. Comme les victimes de Mâdhounel, je suis éblouie par le génie du concepteur de blue moon et le talent de ses rédacteurs.
Gente dame de blue moon ? Trop flattée ! il faudra que j’apprenne à danser...
Oui, c’est tentant. J’aime apprendre.
Pour le moment j’explore, je lis, je m’imprègne (je ris aussi).Mais je dois avouer un secret honteux : le réel ne me lâche pas. Je m’ébroue pour me dégager du ravissement, je lutte de toutes mes forces pour assurer tant bien que mal le quotidien domestique et professionnel. La soirée du 6 octobre était ma dernière récré, et je dois dire qu’elle valait le détour. J’ai un long tunnel à traverser jusqu’en Janvier. Je visiterai blue moon régulièrement. Après, on verra si je peux tenter quelques pas de danse, au risque de troubler la Sysygie par une danse de Saint Guy.
Désolé, je n’avais pas encore réalisé que je t’avais "loupé" à ce rendez-vous d’Octobre. Tu n’étais pas là à celui de Novembre, et il est très probable que je ne pourrai être présent à celui de Décembre. Alors peut être le 5 Janvier ?
François Granger
Merci pour ce petit mot François, et félicitations pour ton nouveau blog, Sans filtre. Il est vrai que le 6 octobre j’étais restée collée à ma chaise et j’ai raté plein de gens avec lesquels j’aurais aimé échanger quelques mots. C’est la faute à Xtof qui m’a présenté Escape .
Malheureusement je n’ai pas pu venir avant-hier, et j’ai bien peur que le 5 janvier soit encore une période surchargée pour moi. Comme tu peux le constater, même transactiv.exe est un peu à l’abandon car j’ai trop de travail en ce moment ; je ronge mon frein et trouve tout juste le temps de poster de loin en loin un petit billet sur Mediatic.
J’ai cependant l’espoir de pouvoir être là pour le Paris Carnet de février. On finira par se croiser :-)
Tout blogueur qui se respecte a sa petite théorie sur les blogs, et souvent sa liste de références plus ou moins hiérarchisées, selon que ses centres d’intérêt le portent plutôt vers la technique, l’histoire, les processus cognitifs, le business, les enjeux politiques, communautaires, littéraires, psychologiques, ou autres.
Depuis un mois et demi, pour contrebalancer le caractère fort subjectif du texte que j’ai écrit sur ma petite traversée des blogs, j’ai commencé à lister des articles ou ressources sur les blogs et sur l’écriture/lecture en ligne (ce qui déborde bien évidemment le cadre des blogs). A vrai dire, je ne sais plus à quel aspect je m’intéresse le plus. Le fichier dans lequel je consigne les signets est devenu un capharnaüm indescriptible, et je désespère de parvenir à y faire le ménage.
En attendant, voici un article qui mérite une mention à part, et qui m’avait échappé lors de sa parution le 21 mai 2004 (vite ! j’ajoute le fil de Homo Numericus à mon lecteur RSS, car ce n’est pas la première fois que j’y trouve de très bonnes choses).
L’article de Pierre Mounier, Ecritures d’Internet : phénomène littéraire global, est excellent : sensible, nuancé, jamais niais, fort bien développé, et de surcroît très agréable à lire.
Dans le même ordre de préoccupations, voici quelques autres articles que j’avais cochés :
- Netlex, 26 mai 2004, Le weblog comme Ouvroir de Littérature Potentielle
Netlex, 9 avril 2004, Les weblogs : production de sens et systèmes complexes
Hervé le Crosnier, petite chronique tenue pendant quatre jours, du 14 au 17 juin, sur le blog de Biblio Acid :
Ca va bloguer
Des auteurs par million
Blog in, blog on, ...blog out
Panne de réseauDolores Tan (Les coups de langue de la Grande Rousse), novembre 2002, Cybernarcissisme mon vautour
Philippe de Jonckheere, septembre 2002, Journaux en ligne, article écrit dans le cadre du colloque "écritures en ligne" à l’université de Rennes 2, (Compte-rendu du colloque par LLdeMars)
G. Steiner, Le commentaire est-il une écriture seconde ? (atelier-débat sur fabula.org)
En anglais :
- Maish Nichani, Venkat Rajamanickam, mai 2001, Grassroots KM through blogging
Parmi les nombreux articles intéressants présentés sur le site : Into the Blogosphere (Merci à Netlex pour ce lien très riche) :
Steve Himmer, The Labyrinth Unbound : Weblogs as Literature
Torill Elvira Mortensen, Personal Publication and Public Attention, Weblogs and the Dilemma of Academia.
Kylie Jarrett, Battlecat Then, Battlecat Now : Temporal Shifts, Hyperlinking and Database Subjectivities
Voilà, c’est évidemment incomplet et très partial, c’était le dessus de mon panier.
Jean Luc Raymond signale sur Mediatic un très bon article de Martin Roell, publié à l’occasion du Blog Talk de Vienne en juillet 2004, sur l’écosystème de la gestion et des échanges de connaissances à travers les weblogs.
Titre du papier : Distributed KM - Improving Knowledge Workers’ Productivity and Organisational Knowledge Sharing with Weblog-based Personal Publishing.
Vrai que cet article est passionnant.
Je me permets d’en faire un petit résumé personnalisé pour mémoire.
Pour commencer, Roell établit une distinction entre information et connaissance.
L’information est assimilable à un objet statique, elle est impersonnelle, explicite, décontextualisable, digitalisable, facilement reproductible, largement distribuable, mais n’a pas de sens intrinsèque.
La connaissance est dynamique, subjectivée, tacite, analogique (parce qu’incorporée ?), doit être recréée plutôt que reproduite, transmise par relations interpersonnelles plutôt que distribuée, et trouve un sens dans l’interprétation personnelle.
La méconnaissance de cette distinction serait responsable de l’échec de ce qu’habituellement on assimile au Knowledge Management qui dans une large mesure, gère et évalue surtout de l’information.
Or l’information en soi, n’a pas d’utilité tant qu’elle reste une chose morte. Elle ne trouve son efficacité que lorsqu’elle devient une connaissance, qu’elle est interprétée, utilisée et dotée d’un sens.
Selon Roell, la difficulté d’analyser et de reconnaître les processus d’élaboration de la connaissance, tient au fait que le médium numérique (c’est à dire le tout venant de la bureautique) n’est pas apte à les représenter, car on n’y consigne que des résultats. Il évoque comme contre-exemple, les carnets de Léonard de Vinci, ou ceux de Thomas Edison. En les lisant, on a l’impression d’entrer dans la pensée de l’auteur.
Ce qu’on peut comprendre ici, c’est que Roell exige plus du Knowledge Management. Ce qui pouvait être assimilable à l’ étude de la gestion de l’information, doit devenir une poïétique, c’est à dire l’étude des processus créatifs ou pour rester plus général, l’étude des processus cognitifs.
La plupart des outils numériques qui servent à classer et consigner les connaissances, ne rendent pas compte de l’imbrication complexe des facteurs personnels, relationnels, et informationnels qui participent au processus d’élaboration de la connaissance. Sauf le courriel qui est un outil à la fois personnel (privé et personnalisable) et social.
Et qu’est-ce qui peut, mieux que le courriel, rendre compte de la gestation d’une pensée personnelle qui reste en interaction avec le social ?
Le Weblog !
Suit une définition du Weblog comme journal personnel et néanmoins public qui admet que l’on y consigne des bribes d’informations, des pensées “demi-cuites", des citation ou hyperliens vers d’autres ressources en ligne (du tout cuit ?).
Le Weblog étant également ouvert aux commentaires, il admet la contribution de personnes extérieures. Les hyperliens externes et la présence des commentateurs permettent dans une certaine mesure, de rendre compte du réseau d’échanges sociaux dans et au travers duquel se trame le débat intérieur. Mais le fait d’accueillir des commentaires permet également d’élargir ce réseau et de bénéficier de plus de retours.
La simplicité apparente de la hiérarchie du weblog qui affiche les entrées dans un ordre chronologique inversé, encourage une prise de notes rapide, plus spontanée et moins sélective, ce que l’arborescence d’un plan (ou d’un système de dossiers et sous dossiers) a tendance à inhiber. Ainsi, certains chaînons de l’élaboration de la connaissance qui restaient invisibles deviennent ainsi visibles.
Par ailleurs, la possibilité de relier plusieurs entrées par des liens hypertextes et (ce que Roell oublie de mentionner) la possibilité offerte par certains logiciels de weblogs d’attribuer des catégories aux entrées, permet de créer des classements qui s’avèrent plus souples qu’un plan univoque, puisqu’une entrée peut appartenir à plusieurs sous-ensembles. Si l’on ajoute à cela les moteurs de recherche (interne ou externe au weblog) il devient facile de retrouver les informations ou de les réorganiser en associant quelques mots clés à la recherche.
Enfin, les blogs favorisent une écriture narrative. Les connaissances sont portées par une voix, elles sont contextualisées, investies d’émotion et de sens. La narration est reconnue comme un puissant moyen pour transmettre des connaissances.
Remarques “mi-cuites”
(Humm…Voilà nombre d’arguments fort séduisants, qui me poussent à me dire qu’après tout, je devrais peut-être mettre mon localblog en ligne. Peut-être, peut-être. Trépanée dans l’Agora ? Une autre fois, un autre jour, j’y repenserai…)
Mais n’oublions pas que Roell place son analyse dans le cadre de communautés de travail qui entretiennent leurs blogs sur un réseau intranet au sein d’une entreprise ou d’une organisation. On peut comprendre dans ces conditions, sa vision un peu idyllique des processus de coopération qui se font via les commentaires ou les dialogues croisés entre blogs.
Quand Roell avance que le partage des connaissances via les weblogs peut être un moyen de réduire les malentendus, cela est peut-être vrai en intranet, dans un cercle professionnel restreint, mais sur internet, je n’en suis pas encore tout à fait convaincue.
Les blogs qui se propulsent sur internet fédèrent rarement une communauté d’entraide et d’écoute bien ciblée et taillée à leur mesure. La (mauvaise) qualité des commentaires peut devenir au contraire pour ces weblogs une force d’inertie qui les tire vers le bas pour peu que le maître des lieux se laisse trop facilement séduire par une audience complaisante. C’est un risque. Cependant, en y regardant attentivement et au delà de ce qui se joue dans le seul champ des commentaires ou les liens hypertextes explicites, on perçoit des jeux subtils d’influence ou des associations libres en chaîne, qui confinent au délire collectif. Les voies de frayage des idées et bribes d’idées sont si discrètes, complexes et finement ramifiées, qu’un observateur à demi attentif pourrait croire à de la télépathie. Ce “délire” est loin d’être inintéressant et il est plein de surprises, heureuses surprises parfois imputables à des “malentendus". Ce qui en résulte est souvent de meilleure qualité que les contributions explicitement associées à l’entrée d’un blog.
Il faut savoir Martin Roell est lui-même membre d’une "communauté blogosphérienne" qui s’est crée à travers la blogosphère..Des personnes ayant des centres d’intérêts communs : "le weblog comme espace personnel de gestion de la connaissance". C’est une communauté au sens vrai du terme puisque qu’ils collaborent ensemble sur des articles scientifiques, organisent des rencontres pour discuter des problématiques qui les intéressent, etc...
Martin Roell lui-même base son article sur les reflexions d’un autre bloggeur, Dave Pollard ( jamais vu une personne aussi prolifique et au registre de connaissance aussi étendues - et postant un long billet chaque jour ), et d’autres bloggeurs. En fait, on voit bien dans les échanges de cette communauté comment leurs reflexions se fécondent mutuellement.
Les reflexions de Roell sur les weblogs en tant qu’espace personnel de gestion de connaissances peuvent être appliquées dans bien d’autres situations.
Personnellement, je vois ces espaces comme une interface entre plusieurs sphères de la vie d’un individu ( je développe une réflexion la dessus en ce moment ), et comme espace d’interface entre connaissance formelle et connaissance informelle. Un processus peut s’y dérouler : la transformation d’une connaissance informelle en connaissance formelle. Les "small pieces loosely joined" qui au fur et à mesure deviennent "strongly joined pieces" ..
Oui, tant que l’on conçoit le weblog comme un outil de gestion personnelle des connaissances permettant d’éventuels enrichissements par interférence avec d’autres blogueurs, je suis d’accord pour dire que c’est un outil très intéressant.
Mais Roell, comme vous le soulignez, parle d’un cercle de personnes qui partagent les mêmes intérêts professionnels. Dans son article il vise plus spécifiquement (en tout cas assez souvent) des cercles professionnels qui publient en intranet.
Je conçois que ce système de partage de connaissances et de coopération puisse fonctionner à merveille dans un milieu scientifique où l’attitude face aux TIC est assez "normalisée". Je veux dire par là, que dans une communauté de scientifiques il y aura peu de disparités entre ceux qui utilisent volontiers le courriel, le blog, voire un spip ou un wiki, et ceux qui y seraient réticents. Ces disparités sont plus importantes dans le domaine des sciences humaines. Par ailleurs, toutes proportions gardées, les scientifiques s’astreignent plus facilement à l’écriture concise qui convient aux weblogs.
Prenons l’exemple concret du milieu dans lequel je travaille : Université de Paris-1, UFR d’arts plastiques et sciences de l’art. Mes collègues sont artistes, plasticiens, historiens, théoriciens de l’art, philosophes... Jusqu’à présent, les tentatives de coopération par TIC interposées ont été peu concluantes, du moins en ce qui concerne les projets qui intéressent une grande partie des collègues. Par exemple, il est un dossier important que nous discutons en réunions, commissions et sous-commissions, depuis plus d’un an, mais les ébauches de débat ou de simple information par Mailing List (je ne parle même pas de blogs) tombent toujours à l’eau. Pourquoi ?
1- Parce que beaucoup de personnes intéressantes dont l’avis a du poids dans la communauté, seront réticentes à utiliser ne serait-ce que le courriel (ne croyez pas que ce soient des demeurées. Loin de là ! Elles ont seulement d’autres priorités). De ce fait, le débat en ligne, s’il devait se poursuivre, se déroulerait dans une sous-communauté qui ne représente pas les vrais rapports de force qui déterminent les prises de décision. On s’y investirait en vain, car presque tout serait à refaire en IRL.
2- Parce que l’utilisation du langage y est beaucoup plus hétérogène. Mes collègues ont beaucoup de talent. Pour peu qu’ils s’y mettent, ils posteraient des écrits fleuves ou des édifices théoriques qui, à être trop bien ficelées, décourageraient toute velléité de discussion et d’interférence.
Pour en finir avec mon petit cercle professionnel, pour l’instant, seuls les échanges à l’intérieur d’un très petit groupe de travail parviennent à tirer profit des TIC. Les choses évoluent, mais lentement.
Par ailleurs, il ne faut pas ignorer que la gestion des connaissances n’est pas seulement une affaire de transparence de la pensée ou d’optimisation de la circulation des informations comme on voudrait nous le faire croire dans la plupart des discours qui vantent l’usage des TIC. Les cadres d’entreprise qui s’initient au KM apprennent bien d’autres choses dans leurs stages : ils apprennent aussi l’opportunité de la rétention d’information et l’art de communiquer certaines connaissances au bon moment et sous une bonne forme. On comprend alors que lorsqu’il s’agit de manier un peu de pouvoir, le weblog en soi ne soit pas suffisant. Il faut encore créer l’équivalent des commissions et sous-commissions, des coulisses, des antichambres, des lieux de rencontre fortuites, toutes ces choses qui permettent de tamiser finement les niveaux : communication des informations, échange des connaissances, débats informels, débats décisifs, connivences et alliances.
Cela déborde bien sûr le cadre des weblogs. C’est normal, on ne peut pas tout attendre des weblogs surtout si l’on reconnaît l’importance de la ramification complexe des lieux de discussion et de décision des jeux de pouvoir qui s’exercent dans les cercles professionnels.
L’article de Eric S. Raymond sur l’anthropologie de la coopération dans le développement des logiciels libres (1998) n’a rien à voir avec les blogs, mais bien qu’il soit déjà assez ancien, il nous donne une assez bonne idée des usages implicites et explicites d’un travail collégial.
"Cela déborde bien sûr le cadre des weblogs. C’est normal, on ne peut pas tout attendre des weblogs surtout si l’on reconnaît l’importance de la ramification complexe des lieux de discussion et de décision des jeux de pouvoir qui s’exercent dans les cercles professionnels."
Oui, entièrement d’accord. J’irai même plus loin. Je pense que vouloir tranformer les weblogs en outils de gestion de connaissance formels ou rigides leur ôteraient leur nature. Je crois qu’ils sont par essence informels et mouvants avec des contours toujours redessinés.
[ Je fais court, je reposterai un longue réponse dans très peu de temps ]
You’re welcome ;-)
Allez, un peu de sérieux, ce n’est pas parce que j’exorcise ma peur des blogs qu’il ne faut pas signaler les historiques et études de fond sur les blogs.
le 1er juillet, Netlex signalait Into the Blogosphere, une très bonne ressouce anglophone qui rassemble des articles de fond tout à fait passionnants sur les weblogs (histoire et origines, aspects sociaux et communautaires, informationnels, éducatifs, littéraires, éditoriaux...)
Le 2 juillet, Laurent Gloaguen a lancé sur embruns un chantier collaboratif pour retracer les étapes marquantes de l’histoire de la blogosphère francophone. C’est un projet courageux, car il lui faut vérifier et sélectionner les informations que lui envoient ses commentateurs et mettre régulièrement à jour une liste chronologique des évènements. En deux jours, la liste s’est déjà très bien étoffée, et on peut parier que d’ici peu de temps cela deviendra un document incontournable pour l’étude de la blogosphère francophone.
A rappeler également l’excellent article de Sebastien Paquet traduit en français par Dolores Tan (octobre 2002) : La cognitique personnelle en ligne et son utilisation en recherche, ainsi que l’importante page consacrée au Phénomène Blog sur CraoWiki par Benoît Desavoy (avec la collaboration de Christophe Ducamp).
"J’aime les blogs - Je déteste les blogs". C’est quoi ce fonctionnement bipolaire ? Il y a un moment où il faut se décider. ;-)
Ce n’est pas de l’indécision, mais de l’ambivalence. D’où la peur.
Quand je vois le lecteur du fil RSS clignoter au rythme des mises à jour, quand je lis des billets comme on mange des petits pains tout chauds sortis du four, quand je sais que chacune de mes connexions à un blog peut être comptabilisée, voire localisée par l’auteur du blog, j’ai, face au texte, le même sentiment que Thomas l’Obscur. Le sentiment d’être happé par quelque chose de vivant. Ce que seul un Blanchot pouvait éprouver vis à vis des mots, devient un sentiment commun avec les blogs.
"Thomas se glissa donc vers ces couloirs dont il s’approcha sans défense jusqu’à l’instant où il fut aperçu par l’intime du mot. Ce n’était pas encore effrayant, c’était au contraire un moment presque agréable qu’il aurait voulu prolonger. Le lecteur considérait joyeusement cette petite étincelle de vie qu’il ne doutait pas d’avoir éveillée. Il se voyait avec plaisir dans cet oeil qui le voyait ; son plaisir lui-même devint très grand, il devint si grand, si impitoyable qu’il le subit avec une sorte d’effroi et que s’étant dressé, moment insupportable, sans recevoir de son interlocuteur un signe complice, il perçut toute l’étrangeté qu’il y avait à être observé par un mot comme par un être vivant. Et non seulement par un mot, mais par tous ceux qui l’accompagnaient et qui à leur tour contenaient en eux-mêmes d’autres mots, comme une suite d’anges s’ouvrant à l’infini jusqu’à l’oeil de l’absolu."
Maurice Blanchot, Thomas l’Obscur (1941), Editions Gallimard 1992.
Je voulais savoir ce qu’est la blogosphère, je suis servie. Merci Laurent !
Nouvelle échauffourée entre deux ténors de la petite blogosphère francophone. Hier, Laurent Gloaguen (Embruns) s’en prenait encore à Jean-Luc Raymond (Mediatic) pour d’obscures raisons auxquelles je préfère ne pas m’intéresser. Dans la foulée, il me demandait « Isabelle, qu’est-ce que tu fous dans cette galère ? ».
Je crois avoir été assez claire dans mon texte. J’aime les blogs et les blogueurs en général, comme j’aime les gens. L’idée de bloguer me tentait mais je n’avais pas envie de m’encombrer d’un blog en plus de tout le reste. Mediatic est un bon observatoire : densité des liens, fréquence des mises à jour, trafic, richesse des repérages et côtoiement des autres co-blogueurs. Il y a sûrement d’autres blogs qui ont ces qualités, mais c’est là que j’ai été invitée, et je remercie Jean-Luc pour cette invitation.
C’était une bonne occasion pour entrer dans le vif de la mêlée, car nul ne peut prétendre connaître le fonctionnement social, cognitif et affectif de la blogosphère sans s’être laissé entraîner un tant soit peu dans sa frénésie et ses passions. Je n’aurais pas pu le faire aussi vite en créant un blog dans mon coin, et malgré quelques affinités, transactiv.exe ne se prête pas bien à l’immersion blogosphérique.
Laurent est mal à l’aise avec ceux qui ne choisissent pas clairement leur camp, surtout quand il s’agit de personnes qu’il semble apprécier et qu’il aimerait compter parmi ses amis.
Mais qui a dit que la blogosphère devait se diviser en bulles étanches ? Où serait la joyeuse mêlée s’il fallait se ranger frileusement dans un camp et pantoufler dans un apéro-club ?
Certes, les blogs reflètent la personnalité de leurs auteurs, et c’est un jeu passionnant de deviner quelqu’un à travers son blog. Je m’étonne d’ailleurs que cela puisse encore me captiver. Mais ce qui est intéressant dans le monde virtuel des blogs qui privilégie l’expression personnelle, c’est que les gens deviennent fractionnables. Pour commencer, le mystère de leur absence ne fait pas écran à l’expression de leur pensée. Bien au contraire, celle-ci gagne en acuité par la mise en forme de l’écrit, elle devient aussi un flux qui me traverse et non une chose encore attachée au corps de l’autre. Deuxièmement, les blogueurs ne livrent qu’une part d’eux même qu’on peut supposer être la meilleure ; je peux donc m’estimer heureuse de ne pas avoir à subir le reste. Et pour finir, si tout n’est pas bon, je peux encore chipoter, mettre les poivrons de côté pour ne manger que les patates. Le tri est d’ailleurs facilité par le caractère haché des écrits qui s’égrènent en petits billets.
Alors pourquoi exiger des positions entières quand tout l’intérêt de ce qui s’exprime sur les blogs est d’être fractionnable et recombinable à volonté ? Pourquoi idéaliser un blogueur au point de le vouloir parfait ?
Epilogue provisoire de ce sitcom : au moment où je rédigeais cet éclaircissement pour le poster en commentaire sur Embruns, Laurent a exprimé ses remords et effacé le billet incendiaire. J’en ai donc profité pour m’étendre un peu plus que prévu sur le sujet, et je fais comme les ménagères italiennes, je le hèle à l’autre bout de la blogosphère depuis ma petite fenêtre.
27 juillet, vers 2h du matin, Laurent s’ennuie, c’est l’été. Les blogs sommeillent, son fil rss ne palpite plus. Le sentiment que le monde est mort, son petit monde d’amis dans la blogosphère, un peu sa famille. Il ne veut pas se coucher, il s’entête, il veut secouer tout ce petit monde. Merde ! réagissez quoi, montrez moi que vous êtes bien vivants !
Il raconte son ennui, le vide total. A force de se sustenter de feed rss, il ne veut plus chercher de nourriture ailleurs. A force de vivre dans et à travers ce cercle de blogueurs il ne reconnaît plus de vie ailleurs. Tout ce qui reste, c’est l’attente devant le lecteur rss, l’envie de faire pipi, les draps sales, le brossage de dents, boire un verre, allumer la radio… Un retour difficile à la solitude et aux réalités les plus intimes du corps. Mais ce n’est pas un corps travaillé par la passion, c’est un corps végétatif, nu comme un ver, ramené à ses dimensions immédiates : la peau et les objets environnants avec lesquels on entretient des rapports tactiles.
Parler de cette vie végétative, c’est parler justement de tout ce qui est ignoré dans la vie en ligne. Pourtant, on parle beaucoup du corps et des sensations sur les blogs, mais sous une forme sublimée, comme si l’immatérialité du médium numérique allait de pair avec ce mouvement de sublimation qui exalte les sensations pour les convertir en récits comiques ou sentiments poétiques.
Dans la vraie vie, un vieux qui souffrirait d’arthrose, pourrait vous réciter de magnifiques poèmes tout en massant sa jambe douloureuse. L’expression du sublime et de la souffrance corporelle se superposent. Mais en ligne, on peut filtrer, faire abstraction des éléments parasites. On comprend qu’au bout d’un moment, ce qui n’est pas montré pose problème. On ressent comme une trahison le fait d’être apprécié pour ce qui, finalement, apparaît comme un malentendu, ou pire comme une imposture. L’avatar virtuel, aussi “sincère” soit-il, se croit tout permis. Libre d’entraves, il se laisse docilement façonner et manipuler par un ego aux exigences inextinguibles. L’autre part de la personne réclame aussi son droit à la reconnaissance, il réclame le droit de faire partie de la vie, enfin, de ce qu’est devenue la vie.
La désublimation, ici, c’est raconter platement, le plus platement possible, les faits et gestes de la vie, dans ce qu’elle a de plus déceptif, comme une gueule de bois après l’ivresse. C’est ce que fait Laurent avec ce billet écrit sur le mode d’un rapport de gendarmerie. Il nous rappelle l’existence du corps croupi derrière l’écran, comme une décoction, une lie que d’habitude, on se garde prudemment de faire remonter à la surface. C’est interroger ce dépôt orphelin de sens, incommunicable, sans valeur d’échange, qui reste bêtement à la maison comme une femme au foyer voit la maison se vider lorsque mari et enfants sont partis au travail ou à l’école. Elle aussi se sent toute bête à trimer pour pas un rond, aucune reconnaissance, et pour finir, rien d’intéressant à raconter à la fin de sa journée. On connait des femmes au foyer qui bloguent leur vie de femme au foyer avec talent. Quel humour et quelle légèreté pour faire ressortir les bons moments d’une fastidieuse routine ! Trahison de l’alchimie numérique qui transporte le produit du travail dans l’alambic du blog via la tuyauterie du réseau pour nous livrer ce que l’on croit être l’essence de la vie, la communication, le corps collectif.
C’est là un problème que je pointais à propos du générateur poïétique dans lequel je reconnais pas mal d’analogies avec le jeu de la blogosphère.
Paradoxalement, en remuant la vase, Laurent a réussi à réveiller son monde. Son “rapport de gendarmerie” a reçu plus de 200 commentaires en moins de deux jours [1]. Tous ses amis sont venus raconter des platitudes du même acabit et son champ de commentaires est devenu un chat-room. C’est dire combien le besoin de reconnaissance de cette part marginale de la vie est devenue impérieuse.
Dans mon précédent billet, je parlais de la fractionnabilité des personnes qui s’expriment sur les blogs. La médiation du réseau leur permet de ne livrer que le meilleur d’eux-mêmes. L’atomisation des propos permet au lecteur de faire encore un tri dans ce must. Je me faisais des illusions. Avec son “rapport de gendarmerie", Laurent me rappelle fort justement à la réalité. Je ne pourrai pas chipoter indéfiniment. Il me faudra manger ces fichus poivrons.
Après avoir lu et apprécié ses platitudes à leur juste mesure, je m’excuse tout aussi platement ; je reconnais que son ragoût est bon, même avec les poivrons, peut-être même à cause des poivrons. Décidément, ces blogueurs sont bien attachiants ;)
[1] Il est même question d’organiser des flashmobs de commentaires en squattant, pendant un jour ou deux, les champs de commentaires d’un blog.
Oh ! Ma femme blogue Oh ! My Wife is blogging !
http://ohmafemmeblogue.blogspot.com/
La confession troublante de Paul totalement largué depuis que sa femme a ouvert son blog. Le premier roman réalité on-line !
The disconcerting confession of Paul completely released since his wife opened her blog. The first novel reality on-line !
Ciel ! Mais c’est mon mari !!!
Et que raconteront mes enfants quand ils ouvriront leur blog ?
Je crois que je vais suivre ce roman de très près (^_-)
C’est du spam que ce premier commentaire, Isabelle ;-)
Bah ! un spam pas bien méchant ni tout à fait hors sujet. Il est plutôt drôle ce paul.
En plus, ses billets systématiquement traduits en anglais lui donnent un air de famille avec Mediatic new look...
Chère Isabelle,
vous avez de l’humour - ça change dans la ’blogosphère’.
Bonne continuation et bien évidemment vous pouvez spammer le blog de ma femme ;-)))
Paul
Décidément, j’aime bien ce Paul qui aime sa femme qui aime les blogs. Je le recommande, il a vraiment le blog touch.
Avec une particularité tout de même : c’est un rétif du blogroll (j’avoue que là dessus j’ai tendance à le rejoindre, bien que plus partagée) et du blogpotinage (qu’il dit ! mais sur ce dernier point je doute fort de sa sincérité).
Bon, mais ce n’est pas pour parler du blog touch que je voulais poster. En fait ça n’a plus grand chose à voir avec les blogs, sauf à considérer que les blogs sont des fourre-tout dans lesquels on finit toujours par trouver son bonheur.
Pendant que je me prélassais en vacances, Paul a repéré un billet plutôt pertinent de gapingvoid sur la créativité, et s’est même donné la peine de le traduire.
A mettre en regard du texte d’Antoine Moreau "Comment devenir un artiste". rédigé d’après le texte de Eric S. Raymond "How to be a Hacker".
Je m’étonne que sur ce sujet, l’ironie n’ait pas de prise. Je veux dire par là que le second degré n’apporte rien de plus, tant le premier degré reste pertinent. Reste à chercher ce qui différencie le créatif de l’artiste et l’artiste du hacker...
Pour revenir aux blogs, et puisqu’il était question d’Antoine, je signale qu’il a reconstruit son site sous Logz. Très réussi ! On y trouve même quelque chose qui ressemble à un blog. C’est plutôt un sablier émotif qui laisse filer de temps en temps un tout petit grain de sable.