« Les tâches les plus banales font toujours leur part à des actions qui ne doivent rien à la recherche pure et simple de l’efficacité et les actions les plus directement orientées vers des fins pratiques peuvent donner lieu à des jugements esthétiques, dans la mesure où la manière d’atteindre les fins poursuivies peut toujours faire l’objet d’une saisie spécifique : il y a de belles façons de labourer ou de tailler une haie, comme il y a de belles solutions mathématiques ou de belles percées au rugby. Ainsi, la plus grande partie de la société peut être bannie de l’univers de la culture légitime sans être bannie de l’univers esthétique »
Pierre BOURDIEU, Un art moyen (essai sur les usages sociaux de la photographie), Editions de Minuit, 1965, p. 26
L’exercice de la transactivation convertit des situations en expériences vécues et racontées.
Les transactiveurs portent leur attention à toutes sortes de situations susceptibles de constituer à leurs yeux, l’objet d’une expérience esthétique intéressante. Leur choix ne se limite pas au champ balisé de l’art, mais s’élargit également à des situations rencontrées ou inventées.
Leur activité se fonde sur l’hypothèse que l’accomplissement d’un travail artistique réside dans ses multiples transactivations, c’est à dire les actes de réception, d’exploration et de coopération qui contribuent à donner vie et consistance à des situations.
En rapportant leurs expériences personnelles à travers des récits critiques, en écrivant et réfléchissant ensemble sur les implications idéologiques de leur travail, les transactiveurs souhaitent former un relais ouvert aux nouveaux contributeurs qui se reconnaîtront dans le désir de privilégier une approche plurielle, subjective et investie de l’art.
Les membres de transactiv.exe n’ont pas forcément de certitude quant à leur statut (artiste, critique, chercheur ?). Par contre, ils ont conscience de participer pleinement à la vie artistique par leur goût de l’expérimentation et leurs qualités d’agents sensibles.