« Je ne dis pas qu’on ne puisse pas penser chaque point comme déterminé par la situation globale. Mais quand on le pense comme ça, on n’augmente en rien la capacité stratégique du point en question. Il faut ici opposer la vision analytique des situations et sa vision politique. C’est une divergence considérable. Quand on aborde un point singulier, il faut partir de sa singularité. Cela ne veut pas dire que cette singularité soit incompatible avec une analyse générale. Mais ce n’est pas l’analyse générale qui donne sa valeur politique au point singulier. »
Alain BADIOU, Beyond Formalisation, Interview with Peter Hallward and Bruno Bosteels, Paris, 2 July 2002, in CIEPFC (Centre International d’Etude de la Philosophie Française Contemporaine).
L’exercice de la transactivation convertit des situations en expériences vécues et racontées.
Les transactiveurs portent leur attention à toutes sortes de situations susceptibles de constituer à leurs yeux, l’objet d’une expérience esthétique intéressante. Leur choix ne se limite pas au champ balisé de l’art, mais s’élargit également à des situations rencontrées ou inventées.
Leur activité se fonde sur l’hypothèse que l’accomplissement d’un travail artistique réside dans ses multiples transactivations, c’est à dire les actes de réception, d’exploration et de coopération qui contribuent à donner vie et consistance à des situations.
En rapportant leurs expériences personnelles à travers des récits critiques, en écrivant et réfléchissant ensemble sur les implications idéologiques de leur travail, les transactiveurs souhaitent former un relais ouvert aux nouveaux contributeurs qui se reconnaîtront dans le désir de privilégier une approche plurielle, subjective et investie de l’art.
Les membres de transactiv.exe n’ont pas forcément de certitude quant à leur statut (artiste, critique, chercheur ?). Par contre, ils ont conscience de participer pleinement à la vie artistique par leur goût de l’expérimentation et leurs qualités d’agents sensibles.