« Dans la parole, je n’accède jamais entièrement à mon être mais toujours à la mise en fiction de mon être. Cette mise en fiction, c’est très exactement la construction d’une expérience de soi. »
« Il faut en revenir à la nuit, au caractère nocturne des expériences qui est notre soleil à nous, avec toute cette ombre qui est le feu même de l’aléa, du trouble. Repartir de la pauvreté de nos expériences, c’est là une tâche critique majeure aujourd’hui. Cette pauvreté nous rappelle que rien n’est plus fragile qu’une expérience. Si le maître mot d’aujourd’hui est “évaluer”, il faut lui opposer le verbe commun “expérimenter”. »
Guillaume LE BLANC, « Nous sommes pauvres en expériences », in Le Passant Ordinaire n° 48, printemps 2004.
L’exercice de la transactivation convertit des situations en expériences vécues et racontées.
Les transactiveurs portent leur attention à toutes sortes de situations susceptibles de constituer à leurs yeux, l’objet d’une expérience esthétique intéressante. Leur choix ne se limite pas au champ balisé de l’art, mais s’élargit également à des situations rencontrées ou inventées.
Leur activité se fonde sur l’hypothèse que l’accomplissement d’un travail artistique réside dans ses multiples transactivations, c’est à dire les actes de réception, d’exploration et de coopération qui contribuent à donner vie et consistance à des situations.
En rapportant leurs expériences personnelles à travers des récits critiques, en écrivant et réfléchissant ensemble sur les implications idéologiques de leur travail, les transactiveurs souhaitent former un relais ouvert aux nouveaux contributeurs qui se reconnaîtront dans le désir de privilégier une approche plurielle, subjective et investie de l’art.
Les membres de transactiv.exe n’ont pas forcément de certitude quant à leur statut (artiste, critique, chercheur ?). Par contre, ils ont conscience de participer pleinement à la vie artistique par leur goût de l’expérimentation et leurs qualités d’agents sensibles.