« Cette prédilection pour le "petit fait vrai", qu’au fond de son coeur chacun de nous éprouve, n’est pas l’indice d’un esprit timoré et rassis, toujours prêt à écraser sous le poids des "réalités solides" toute tentative audacieuse, toute velléité d’évasion. Bien au contraire, il faut rendre au lecteur cette justice, [-] il se méfie des actions brutales et spectaculaires qui façonnent à grandes claques sonores les caractères ; et aussi de l’intrigue qui, s’enroulant autour du personnage comme une bandelette, lui donne, en même temps qu’une apparence de cohésion et de vie, la rigidité des momies. »
Nathalie SARRAUTE, "L’ère du soupçon" (Temps modernes, 1950), in L’ère du soupçon, Gallimard 1956, Folio essais, pp 63 et 67.
L’exercice de la transactivation convertit des situations en expériences vécues et racontées.
Les transactiveurs portent leur attention à toutes sortes de situations susceptibles de constituer à leurs yeux, l’objet d’une expérience esthétique intéressante. Leur choix ne se limite pas au champ balisé de l’art, mais s’élargit également à des situations rencontrées ou inventées.
Leur activité se fonde sur l’hypothèse que l’accomplissement d’un travail artistique réside dans ses multiples transactivations, c’est à dire les actes de réception, d’exploration et de coopération qui contribuent à donner vie et consistance à des situations.
En rapportant leurs expériences personnelles à travers des récits critiques, en écrivant et réfléchissant ensemble sur les implications idéologiques de leur travail, les transactiveurs souhaitent former un relais ouvert aux nouveaux contributeurs qui se reconnaîtront dans le désir de privilégier une approche plurielle, subjective et investie de l’art.
Les membres de transactiv.exe n’ont pas forcément de certitude quant à leur statut (artiste, critique, chercheur ?). Par contre, ils ont conscience de participer pleinement à la vie artistique par leur goût de l’expérimentation et leurs qualités d’agents sensibles.