Transactiv.exe

Relais d’activation et d’appréciation de situations artistiques
 
De l’art, du travail, du principe de fiction et de l’ "état esthétique".

« l’idée du travail n’est pas d’abord celle d’une activité déterminée, d’un processus de transformation matériel. Elle est celle d’un partage du sensible : une impossibilité de faire "autre chose", fondée sur une "absence de temps". Cette "impossibilité" fait partie de la conception incorporée de la communauté. Elle pose le travail comme la relégation nécessaire du travailleur dans l’espace-temps privé de son occupation, son exclusion de la participation au commun. Le miméticien apporte le trouble dans ce partage : il est un homme du double, un travailleur qui fait deux choses en même temps. Le plus important est peut-être le corrélat : le miméticien donne au principe "privé" du travail une scène publique.
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la pratique artistique n’est pas le dehors du travail mais sa forme de visibilité déplacée. Il sort l’artisan de "son" lieu, l’espace domestique du travail, et lui donne le "temps" d’être sur l’espace des discussions publiques et dans l’identité du citoyen délibérant. [-] du point de vue platonicien, l’exlusion du miméticien va de pair avec la constitution d’une communauté où le travail est à "sa" place.

Le principe de fiction qui régit le régime représentatif de l’art est une manière de stabiliser l’exception artistique, de l’assigner à une techné, ce qui veut dire deux choses : l’art des imitations est une technique et non un mensonge. Il cesse d’être un simulacre, mais il cesse en même temps d’être la visibilité déplacée du travail, comme partage du sensible. L’imitateur n’est plus l’être double auquel il faut opposer la cité où chacun ne fait qu’une seule chose.
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L’état "esthétique" de Schiller, en suspendant l’opposition entre entendement actif et sensibilité passive, veut ruiner, avec une idée de l’art, une idée de la société fondée sur l’opposition entre ceux qui pensent et décident et ceux qui sont voués aux travaux matériels. »

Jacques RANCIÈRE, Le partage du sensible, esthétique et politique, Editions La Fabrique, 2000, pp. 67 à 70.

Secouer la salière ...

L’exercice de la transactivation convertit des situations en expériences vécues et racontées.

Les transactiveurs portent leur attention à toutes sortes de situations susceptibles de constituer à leurs yeux, l’objet d’une expérience esthétique intéressante. Leur choix ne se limite pas au champ balisé de l’art, mais s’élargit également à des situations rencontrées ou inventées.

Leur activité se fonde sur l’hypothèse que l’accomplissement d’un travail artistique réside dans ses multiples transactivations, c’est à dire les actes de réception, d’exploration et de coopération qui contribuent à donner vie et consistance à des situations.

En rapportant leurs expériences personnelles à travers des récits critiques, en écrivant et réfléchissant ensemble sur les implications idéologiques de leur travail, les transactiveurs souhaitent former un relais ouvert aux nouveaux contributeurs qui se reconnaîtront dans le désir de privilégier une approche plurielle, subjective et investie de l’art.

Les membres de transactiv.exe n’ont pas forcément de certitude quant à leur statut (artiste, critique, chercheur ?). Par contre, ils ont conscience de participer pleinement à la vie artistique par leur goût de l’expérimentation et leurs qualités d’agents sensibles.



 

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