Transactiv.exe

Relais d’activation et d’appréciation de situations artistiques
 
Petite philosophie du moi

« ...la grande philosophie du Moi (ou du “Je suis Moi”, Ich bin Ich) se heurte à une difficulté conceptuelle. Il nous est demandé par la philosophie du Moi de comprendre la conscience de soi en concevant un être qui ne peut exister qu’en étant objet pour lui-même, mais qui, en même temps, ne doit justement pas être un objet, car cet être doit rester le sujet devant lequel se présentent tous les objets, y compris l’objet (d’observation ou de soin) qu’il peut être pour lui-même au même titre que toutes les autres choses qui composent la sphère du non-Moi. » (p.70)

« Pourquoi Larmore tient-il à employer le mot “moi” comme un substantif et pas seulement comme un pronom ? En quoi lui semble-t-il important de pouvoir dire : chacun de nous est un Moi ? Et quelle est au fond la raison de ma résistance à cette façon de parler ? Je crois que ce qui est en cause est la définition que nous voulons donner du concept de personne. Larmore lui-même nous renvoie d’ailleurs à la discussion de l’identité personnelle inaugurée par Locke. Il s’agit de savoir si le concept d’un être humain suffit à saisir ce qui me constitue comme l’individu que je suis. Suffit-il que je sois cet homme en particulier (celui qui écrit maintenant ces lignes en tapotant sur un clavier) pour être moi ? Ou bien faut-il que je sois encore autre chose ? D’après Locke, dont Larmore reprend apparemment la position, il est évidemment correct de me décrire comme un animal humain, mais il reste à dire ce qui fait de moi un être personnel. Autrement dit, il reste à me décrire comme un être pensant. Et c’est alors qu’il faut prendre sur moi le point de vue égologique et dire : en tant qu’être pensant, je suis un Moi. » (pp. 143-144)

« Je suis en profond désaccord avec une philosophie qui tend à dissocier en moi le fondement de mon humanité du fondement de ma personnalité ». (p. 145)

Vincent DESCOMBES. Vincent Descombes et Charles Larmore, Dernières nouvelles du Moi, présenté par Jean-Cassien Billier, PUF, Paris, 2009.

Secouer la salière ...

L’exercice de la transactivation convertit des situations en expériences vécues et racontées.

Les transactiveurs portent leur attention à toutes sortes de situations susceptibles de constituer à leurs yeux, l’objet d’une expérience esthétique intéressante. Leur choix ne se limite pas au champ balisé de l’art, mais s’élargit également à des situations rencontrées ou inventées.

Leur activité se fonde sur l’hypothèse que l’accomplissement d’un travail artistique réside dans ses multiples transactivations, c’est à dire les actes de réception, d’exploration et de coopération qui contribuent à donner vie et consistance à des situations.

En rapportant leurs expériences personnelles à travers des récits critiques, en écrivant et réfléchissant ensemble sur les implications idéologiques de leur travail, les transactiveurs souhaitent former un relais ouvert aux nouveaux contributeurs qui se reconnaîtront dans le désir de privilégier une approche plurielle, subjective et investie de l’art.

Les membres de transactiv.exe n’ont pas forcément de certitude quant à leur statut (artiste, critique, chercheur ?). Par contre, ils ont conscience de participer pleinement à la vie artistique par leur goût de l’expérimentation et leurs qualités d’agents sensibles.



 

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