« La joie est un savoir ; la nostalgie avoue ;
la plainte seule apprend encore, et sur ses doigts
d’enfant, compte à longueur de nuits l’antique peine.Mais soudain la voici, de guingois, maladroite,
qui tient pourtant au ciel une constellation
de notre voix, que laisse intacte son haleine. »
[« Jubel weiss, und Sehnsucht ist geständig,-
nur die Klage lernt noch ; mädchenhändig
zählt sie nächtelang das alte Schlimme.Aber plötzlich, schräg und ungeübt,
hält sie doch ein Sternbild unsrer Stimme
in den Himmel, den ihr Hauch nicht trübt. »]
Rainer Maria RILKE, Les sonnets à Orphée (1922), 8e sonnet, traduction Armel Guerne, Editions du Seuil, Points, 2006.
L’exercice de la transactivation convertit des situations en expériences vécues et racontées.
Les transactiveurs portent leur attention à toutes sortes de situations susceptibles de constituer à leurs yeux, l’objet d’une expérience esthétique intéressante. Leur choix ne se limite pas au champ balisé de l’art, mais s’élargit également à des situations rencontrées ou inventées.
Leur activité se fonde sur l’hypothèse que l’accomplissement d’un travail artistique réside dans ses multiples transactivations, c’est à dire les actes de réception, d’exploration et de coopération qui contribuent à donner vie et consistance à des situations.
En rapportant leurs expériences personnelles à travers des récits critiques, en écrivant et réfléchissant ensemble sur les implications idéologiques de leur travail, les transactiveurs souhaitent former un relais ouvert aux nouveaux contributeurs qui se reconnaîtront dans le désir de privilégier une approche plurielle, subjective et investie de l’art.
Les membres de transactiv.exe n’ont pas forcément de certitude quant à leur statut (artiste, critique, chercheur ?). Par contre, ils ont conscience de participer pleinement à la vie artistique par leur goût de l’expérimentation et leurs qualités d’agents sensibles.