Une méga-session du Poïetic-Generator aura lieu demain, Samedi 2 octobre de 14h30 à 17h30 (et probables prolongements)
Rendez-vous en ligne sur le Générateur Poïétique
Pour jouer : cliquer sur l’image > lancez le générateur poïétique > "participer".
Cette session est organisée dans le cadre conjoint de la Villette Numérique et du Festival Emergences.
La session sera projetée en direct pendant la visio-conférence (Festival Emergences) organisée à l’initiative de Anne Roquigny : "Performances artistiques en réseau - historique, actualité & devenir", en direct depuis La Laiterie (Strasbourg) et la Maison de La Villette (Paris), et en connexion avec Montréal (SAT), Rotterdam (V2), New-York (Festival Spectropolis) et Maribor (Kibla).
Transactiv.exe est associé à cette opération, et nous sommes très intéressés par les retours d’expériences, analyses et commentaires des participants ; n’hésitez pas à poster dans le fil de ce forum.
J’invite tout particulièrement les blogueurs et les wikistes à participer à cette nouvelle session ; les processus d’interaction qui sont mis en oeuvre dans le générateur poïétique présentent des analogies intéressantes avec les interactions qui animent la blogosphère ainsi qu’avec les méthodes de collaboration en usage sur les wikis.
Rompus à ce type d’échanges, les blogueurs et les wikistes me semblent très bien placés pour apporter des éléments de réflexion et d’analyse pertinentes sur les processus de création collective qui sont induites par le générateur poïétique.
Si, à l’issue de cette session vous préférez publier vos réflexions sur votre propre blog ou wiki, faites le moi savoir par courriel afin que je puisse le signaler ici.
Nous avons eu chaud Samedi. Une course contre la montre s’est engagée à partir de 11 h 30 quand un courriel d’Olivier Auber nous apprenait que le serveur sur lequel est hébergé l’application du Générateur Poïétique ne répond pas ; c’est le week end, il n’y a personne à l’ENST. Quoi ! depuis trois jours je spame des listes de diffusion, des blogs et des wikis, pour annoncer l’événement et tout tomberait à l’eau pour une histoire serveur ? Ah Non !
J’arrache Yves à sa douce lecture sous couette, et le voilà lancé dans une opération de pings et de téléphonite fébrile pour joindre finalement le responsable de la bulle où se trouve le serveur. Nous l’avons dérangé en plein déjeuner familial, et il a dû retourner au travail un Samedi pour remettre la machine en marche. A 14h15 l’appli du GP répondait enfin présent. Ouf ! Un grand merci donc à Yves et à son dévoué collègue.
La dose d’adrénaline à peine dissipée, je me branche sur le GP pour 2 heures d’improvisation collective. Je m’attendais à ce qu’il y ait foule, mais l’affluence était juste raisonnable. Il y avait sans doute trop de choses à faire ce Samedi, entre ceux qui préféraient profiter du dernier jour d’ouverture de la Villette Numérique, ceux qui étaient déjà en route pour la Nuit Blanche ou le ParisMob, et ceux qui avaient mieux à faire que de jouer derrière un écran. Beaucoup de joueurs sont passés en touriste, ont déplacé leurs pixels pendant ¼ d’heure ou ½ heure et sont repartis, laissant la place à d’autres joueurs tout aussi inconstants. Ces joueurs là n’ont pas le temps d’entrer en dessin. Ils chattent avec des mots fastidieusement construits pixel par pixel, mais le GP n’est pas un outil adapté pour cela. Non, l’échange se passe en deça des mots, dans les accords de couleur, le remous des formes, les associations d’idées produites par des figures au destin encore incertain, toutes choses qui nous plongent dans un état de réceptivité presque subconsciente, et nous amènent dans le registre de l’improvisation collective ; un équilibre délicat entre l’écoute, l’abandon et l’invention qui se coordonne de façon intuitive, dans le mutisme et une entente trouvée à tâtons entre des joueurs distants qui ne savent rien les uns des autres.
Magré tout, dans le nombre il devait bien y avoir 6 ou 7 joueurs qui tenaient la longueur, assez pour qu’il y ait quelques très bons moments. J’ai vaguement repéré la présence de Robert, Antoine, Aurélien et Bobig grâce à la petite boîte de dialogue où s’annoncent les entrées et sorties des joueurs. Les autres m’étaient inconnus. De toutes façons, sauf Bobig qui s’est annoncé dans son carré de couleurs avant de faire un joli dessin dont les échos se sont un moment prolongés jusqu’à l’autre bout du terrain, je vous avoue que j’ai été encore une fois trop affairée avec les pixels pour savoir qui faisait quoi et où. Je me suis surprise à éclater de rire à plusieurs reprises. D’abord à propos d’un épisode à rayures, un truc facile sur lequel un consensus a pu se former entre tous les joueurs et où l’on a pu voir un petit bonhomme à poil se laisser enfermer peu à peu derrière les barreaux jusqu’à ce qu’il disparaisse totalement. L’assistance était plutôt portée sur les constructions abstraites. Aussi, quand une petite histoire figurative réussissait à mobiliser quelques joueurs, cela devenait une boîte à surprise avec des rebondissements parfois inattendus tel cet épisode très sexy d’un homme qui, se trouvant doté d’un corps de femme, se débarrasse de sa barbe, et trouve même des partenaires qui lui font des choses... oh ! oh ! ... [1]
Je ne sais pas si ceux qui ont pris part à cette session se manifesteront ici ou ailleurs dans les jours qui viennent. Ils seront de toutes façons bienvenus, même dans l’inévitable “retard” que nous fabrique la brûlante exigence de l’actualité évènementielle.
Comme on ne peut pas être au four et au moulin, je ne sais rien de ce qui s’est dit ou vu pendant la visio-conférence. Peut-être Olivier pourra-t-il nous en toucher un mot ?
Merci aux joueurs avec lesquels j’ai passé un trés bon après-midi. Merci également à ceux qui ont relayé l’information sur cette session du générateur poïétique :
Puck qui a introduit le GP sur le blog pêchu et pointu de fluctuat.net
Le very smart Jean-Luc Raymond à qui le GP doit d’être présenté sur SmartMobs, rien que ça !
Netlex enfin, que je considère depuis un bon moment déjà, comme un super-transactiveur : il transactive à distance, mais quelle richesse et quelle pertinence ! Netlex ne s’est pas contenté de relayer l’information. Il nous offre en prime une très belle contribution surprise qui rejoue avec des mots choisis, ce qu’une partie de générateur poïétique joue avec des formes. C’est une danse mentale où des bribes d’idées et d’émotions interfèrent, se recomposent et se défont à chaque fois que l’on rafraîchit la page [2]. Au fond, la poïétique n’est-ce pas simplement cela : de la poésie en action ?
En fin de soirée, vers 1h 30 du matin, je suis retournée sur le GP pour visionner les archives. J’ai croisé un joueur solitaire, et pendant quelques minutes nous avons joint nos pixels pour former quelque chose qui aurait pu être un très joli tapis. Peut-être désirait-il rester seul ? J’espère ne pas l’avoir dérangé trop longtemps.
[1] Vous pouvez visionner les archives des précédentes sessions du Générateur Poïétique : Cliquez sur l’image et lancez le générateur poïétique. Cliquez sur le bouton « visionner », double cliquez sur le fichier de votre choix puis cliquez sur « OK ». Lancez alors la « lecture ».
http://poietic-generator.net/rubrique.php3?id_rubrique=1
[2] En jouant de la souris pour sélectionner des portions de texte, vous verrez s’ouvrir des dédales de sens qui se téléscopent.
Emographe NUIT BLANCHE 2004 a été réalisé par Netlex avec le programme Linguasso de Chris King.
Il s’en passe des choses la nuit !
Je viens de visionner les archives de la session du 2 octobre, et je vois qu’après le petit épisode du tapis auquel je m’étais jointe vers 1h30 du matin, la partie a encore continué un bon moment, sans doute toute la nuit, tantôt en s’effilochant avec un ou deux joueurs, tantôt en se réactivant avec 4 ou 5 joueurs. Il devait y avoir quelques blogueurs dans le nombre, le mot "blogalisation" a été tracé en vitesse, un url est apparu, et bien sûr plein d’autres belles choses.
Mmm... je sens que des petits groupes d’amis vont se donner de temps en temps des rendez-vous en ligne bien sympathiques ;-)
Nouvelle lune à la Villette, 21/09/04, soir de vernissage.
En fin de conférence, Pierre Bongiovanni, tout juste apparu dans l’assemblée 3 minutes plus tôt, résuma fort justement les débats auxquels il n’avait pas assisté, par la question suivante : quel est l’œuvre qui pourra atteindre sur le réseau, le même impact et la même pertinence que la "guerre des mondes" d’Orson Welles avait atteint sur la radio ? Un imbécile lui avait répondu quelques mois plus tôt : le "Gesamtkunstwek du 11 septembre" orchestré par Ben Laden. Belle illusion d’(an-)optique ! L’art et la guerre sont en effet tellement symétriques ("par rapport au sacré", avait risqué Mircea Eliade), que le pauvre homme a confondu l’un avec l’autre. Cependant son affirmation , bien qu’erronée, a le mérite de préciser la question posée par Pierre. Je vous laisse maintenant inventer une réponse...
Désolée de n’avoir pas réagis plus rapidement au mail pertinent posté
lors de la session du Générateur Poïétique. Je ne suis pas si sûre en
revanche que Pierre Bongiovani "résuma fort justement les débats auxquels il
n’avait pas assisté" par la même question récurrente, qu’il utilise
comme un adulte en mal de créativité culinaire sert à ses petits, le
plat de raviolis.
J’ai moi le sentiment qu’ en terme de création, la révolution numérique
nous entraîne ostensiblement dans l’ère du Do It Yourself et qu’on tend
au contraire à s’affranchir du spectaculaire. L’essentiel des
monologues plus ou moins confus de ce samedi téléprésent portaient il
me semble, sur l’idée d’oeuvre partagée, d’échange, d’expérimentation,
de micro-événement, de la nécessité de douter, de jouer et surtout pas
d’IMPACT MASSIF.
Autrement dit, qu’est-ce qu’il y a en dessert ?
orevo