Ce que j’aime dans les infractions poétiques c’est qu’elles produisent des petits moments de beauté dans les recoins les plus sinistres, sans être infligées au public.
Le meilleur de l’art, c’est celui que l’on fait ou que l’on découvre. Pas celui dont on impose le spectacle de façon intrusive dans les espaces publics.
Le travail du collectif IP ne fait de tort à personne, il n’en demeure pas moins que ce sont des infractions.
J’attire votre attention sur l’article du 7 septembre du journal Libération qui nous apprend qu’un cinéma clandestin vient d’être découvert dans les catacombes de Paris, sous le Trocadéro. Frédérique Roussel et Ludovic Blecher en profitent pour évoquer différentes facettes de la vie "underground" du sous sol parisien, et tout n’y est pas forcément aussi sympathique que le travail du collectif IP.
Suite à cette découverte, les chantiers et les espaces sousterrains font l’objet d’une surveillance accrue par les forces de l’ordre. Il convient donc d’être prudent et d’éviter ce genre de lieux. Le monde est grand, vous pourrez sûrment trouver d’autres terrains pour exercer vos talents.
Netlex (encore lui !) nous apporte aujourd’hui des compléments d’information sur la vie culturelle sousterraine de Paris, en pointant notamment sur un article d’Alexandre Bayen qui retrace l’histoire des catacombes.
Ne ratez surtout pas l’article de Netlex, car il pointe également sur nombre d’activités culturelles ou curiosités savoureuses qui surviennent dans les sousterrains.
La magie des lieux, le plaisir de l’exploration, et sans doute la petite excitation que l’on associe à l’acte transgressif, apportent indéniablement une plus value esthétique à ces expériences. Pour certains, cette plus value esthétique suffit en elle-même. A titre d’exemple, on pourrait évoquer les activités du groupe Infiltration ou celles de Jinxmagazine (qui ne se cantonnent pas aux sousterrains).
Ces explorateurs créent leur propre spectacle en découvrant l’in-vu sous un autre jour, et dans un contexte qui par son histoire, est déjà riche de connotations. Le fait que cette histoire soit en grande partie inconnue est un facteur extrêmement stimulant pour l’imagination qui pour combler les lacunes d’une mémoire dont il ressent pourtant le poids, doit inventer ses propres fictions, et ce faisant, d’autres regards.
Se pourrait-il que la richesse du "gruyère" sousterrain de Paris, réside autant dans nos trous de mémoire que dans l’histoire ?