« Peut-être faudrait-il, pour en mieux saisir l’enjeu, convoquer le mot anachronique d’ aître, qui a la particularité phonétique, en français, de retourner une notion du lieu sur une question d’ être. Ce mot a d’abord signifié un lieu ouvert, un porche, un passage, un parvis extérieur (l’étymologie invoque le latin extera) ; il s’emploie également pour désigner un terrain libre servant de charnier ou de cimetière ; il s’utilise aussi pour nommer la disposition interne des diverses parties d’une habitation ; il a fini par désigner l’intimité d’un être, son for intérieur, l’abysse même de sa pensée. »
Georges Didi-Huberman, Être crâne, lieu, contact, pensée, sculpture, Paris, Editions de Minuit, 2000, p.35.
Quel désordre ! Les livres traînent partout, débordent, jouent à cache-cache et se promènent à tous les étages. Aujourd’hui, en brassant un tas, je retombe sur cet essai lu il y a trois ans. Comment ai-je pu l’oublier ? Se serait-il rappelé à moi s’il avait été bien rangé ?