Transactiv.exe Expériences > Monsieur Mirliton
Du même auteur  ¦  Proposer un commentaire  ¦  Rechercher  ¦  Plan  ¦  Récent  ¦ 

Monsieur Mirliton

L’occasion fait le larron, plon plon.
Publié le vendredi 18 juillet 2003 à 21:10:42 par Isabelle Vodjdani

L’occasion est offerte par Isabelle Lartault qui organise une Lecture de ses textes, 26 séquences, 1 scène, 10 occasions, le 5 février 2003 à 20h, chez J. Schmitt et Ch. Cuzin, à Paris.

Une cinquantaine de personnes du cercle de connaissances de l’auteur sont rassemblées dans un atelier d’artiste. Plafond très loin, béton parfois peint, reste l’évier dans un coin, le porte-partitions au centre, puis contre le mur, en rang, des bancs avec des chaises devant, et des matelas enfin, oui des vieux matelas, tra deri dera.

Et une sculpture, une, par Julien Mijangos : d’un coin à l’autre, puis se croisant quelque part, deux gros élastiques noirs, tendus jusque tout là haut là haut, hissé ho.

De moi, rien à tirer ce soir. Après le boulot je suis chaos. Juste bonne pour écouter Joelle Péhaut et Patrick Querillacq qui interprètent les séquences d’Isabelle Lartault. C’est fin, c’est beau, ho la hi la ho.

Entracte et cacahuètes. On taille la bavette, on se dégourdit les gambettes. Une dernière tournée de vin dans les gobelets de plastique, et c’est parti pour la musique !

Isabelle distribue des mirlitons, une dame lit Les Grandes Occasions [1]. Puis un monsieur, puis quelqu’un d’autre, et encore un autre. Le texte se répète, mais avec des variations. Les voix se couvrent, se bousculent, se cèdent le terrain. Ma parole, ils sont tous complices et copains ! Les mirlitons tirent la langue, pètent et sonnent (c’est ça, ils font pouète pouète). Il y en a qui rient, qui crient ou psalmodient, il y en a qui soufflent, plus ou moins habiles, moi je siffle c’est plus facile. Quel cirque ! Cela pourrait durer jusqu’à perpète. Isabelle bat des ailes pour qu’on s’arrête, elle remue des lèvres mais on n’entend rien, tagada tsoin tsoin.

On se calme, on s’essouffle, quand les timides enfin s’éveillent. Ils ne vont pas en rester là, alors tout le monde remet ça, dar la dir la da da.

Puisque je ne connais pas son nom, nous l’appellerons Monsieur Mirliton. C’est un homme grand aux cheveux blancs, il s’amuse comme un enfant. De son sifflet, il a déchiré le papier de couleur pour s’exercer toute la soirée avec ardeur. Du souffle et des doigts il apprend à moduler le son, il pétille, il jubile, c’est un sacré luron. Pour sûr, il n’a pas perdu son temps, il a apprivoisé l’instrument. Au moment des adieux, quand les uns se font la bise et les autres enfilent leur veste, il nous joue l’air d’Il était une fois dans l’ouest.

Bravo Monsieur Mirliton ! Titontaine et titonton.

[1Isabelle LARTAULT, Les Grandes Occasions, 1980-2000, Les Archives modernes, 2000


 
Commentaires
Proposer un commentaire