Un transactiveur qui blogue, on sait ce que ça donne : des billets essaimés ici ou là, ni meilleurs ni pires qu’ailleurs.
Mais un blogueur qui tansactive, c’est déjà moins commun. Surtout quand le blogueur en question s’appelle Netlex, qu’il est tout autant amateur d’art et de littérature que féru d’histoire et de politique.
Le résultat, il faut le voir !, est un montage dischronique qui se manifeste par un étrange symptôme qu’on appellera "trouble d’adresse".
Une des caractéristiques de ce symptôme, c’est qu’en enchâssant les distinataires, l’adresse devient message. Ainsi en allait-il des "loisirs de la poste" de Mallarmé qui, trouvant que le petit rectangle de l’enveloppe convenait bien aux quatrains, adressait sa poésie au facteur avant de la destiner à ses amis. Quelques exemples ?
Rue, ouïs ! 22 Lavoisier
Madame Dagrandier qui lance
La richesse de son gosier
Aussi haut que notre silence.Apte à ne point te cabrer, hue !
Poste et j’ajouterai : dia !
Si tu ne fuis 11bis rue
Balzac chez cet Hérédia.Sans t’étendre dans l’herbe verte
Naïf distributeur, mets-y
Du tien, cours chez Madame Berthe
Manet, par Meulan, à Mézy.Leur rire avec la même gamme
Sonnera si tu te rendis
Chez Monsieur Whistler et Madame,
Rue Antique du Bac 110.
Même si la poste a la réputation d’être lente, il paraît qu’aucune de ces lettres n’a manqué sa destination ;-)
Voir aussi Le temps, quatrième dimension des droits de l’homme par François Ost, Facultés universitaires Saint-Louis