Hier je suis allée faire un tour dans les galeries du 13ème, rue Louise Weiss ; Comme d’habitude, il y avait là les (nouveaux !) gags, les (nouveaux !) gadgets et les (nouvelles !) marchandises avec les quelques (nouveaux !) trucs pas trop mal, voire plutôt bien, qui sortent du lot, péniblement.
La meilleure expo cependant, était à la galerie Jennifer Flay ... La porte vitrée était bouchée avec du papier craft qui servait de fond à un assemblage de petites vignettes représentant les oeuvres des artistes ayant travaillé avec la galerie depuis sa création pour brosser une sorte de rétrospective lapidaire. Mais ce n’est pas tout. L’assemblage de vignettes servait à son tour de fond à un petit texte de remerciement adressé au fidèle public de la galerie, un texte d’adieu, annonçant la fermeture définitive.
Je me suis dis, Ah ! C’est encore une non-exposition d’artiste, sûrement une méta-oeuvre très subtile... Voyons ce qu’il y a dedans... Je pousse la porte, elle s’ouvre. Non, ce n’est pas une opération portes closes comme on en a vu quelques unes depuis celle de Buren (il faudra que je vérifie la date pour vous la donner dans un prochain message). J’aperçois du désordre, des emballages, aspirateur, tableaux en équilibre, craft déroulé et chiffonné, une installation très vivante, très réussie, qui évoque parfaitement l’acte d’installation ou de désinstallation. Je fais quelques pas à l’intérieur et j’aperçois Jennifer Flay un peu décoiffée, les trait tirés, l’air vraiment harrassée, en train de remuer de la paperasse. "Alors, c’est une expo ? c’est une blague ?" lui ai-je demandé, réalisant aussitôt le présupposé de ma question.