Plus beaucoup de temps pour écrire sur transactiv.exe ou sur mediatic en ce moment. Les évènements se bousculent, et l’air de rien ces tables rondes et ces workshop où on semble arriver les mains dans les poches, ça demande quand-même un peu de préparation.
Avec ça, je n’ai même pas pu faire un petit compte rendu des deux soirées de la semaine dernière, pourtant fort intéressantes. Impression générale : les artistes mixent, pillent, citent, s’approprient des ressources tout azimuths, c’est normal, c’est vivant, c’est très bien, mais ils ne se soucient pas beaucoup des questions de droit d’auteur et de référencement, surtout quand il s’agit de ceux auxquels ils ont emprunté. Pour beaucoup d’entre-eux, les notions de "fair use", d’open source ou de copyleft s’emmêlent dans la plus joyeuse confusion. Ils prétendent pouvoir ignorer ces distinctions sous prétexte qu’ils admettent par principe que le copyright est une ineptie. Cela ne les empêche pas de publier leurs travaux avec une signature qui à défaut d’autre précision, relèvera du droit d’auteur le plus strict. Certains publient de la belle littérature en faisant du copié-collé plus ou moins réécrit d’articles de presse. Mais au final, un seul nom d’auteur apparaît. Leur viendrait-il à l’idée que les "journaleux" dont ils utilisent le travail comme de la matière brute sont aussi des auteurs à leur manière ? On voit la même chose chez les plasticiens. Il n’y a qu’à visiter l’expo Playlist actuellement au Palais de Tokyo pour s’en rendre compte. Cela donne des lectures à deux vitesses : les initiés qui reconnaissent les clins d’oeil tacites aux oeuvres d’autres auteurs, et tous les autres qui doivent se contenter d’une lecture littérale. Je m’aperçois que malgré quelques anicroches par-ci par-là, les blogueurs qui ne se la jouent pas avec des gros ego d’Artiste, sont beaucoup plus respecteux les uns envers les autres ; ils ont compris que la crédibilité et la richesse connotative de leurs propos dépendent de la traçabilité de leurs sources. Il me semble en tout cas qu’ils s’en préoccupent avec plus d’honnêteté et de modestie que ne le fait la plupart des artistes. A titre d’exemple, on relèvera : -
les récentes interrogations de Chryde à ce propos,-
les rebonds de Jean-luc Raymond sur le billet de Chryde,-
les réflexions qu’y ajoute Mouche,-
les propos de Netlex dans le contexte de l’écriture collaborative entamée chez mediatic.
Et pour en revenir à notre agenda (qui laisse encore une fois une belle part au débat sur le copyleft) :
Le Vendredi 19 et Samedi 20 mars aura lieu à la Sorbonne (amphi Richelieu), un colloque qui promet d’être passionnant :
Programmation orienté art est organisé par David-Olivier Lartigaud, avec l’équipe de recherche du CRECA.
Notons au passage qu’au programme du Samedi soir, il y aura une nouvelle lecture collective avec Reader. Etienne m’a dit travailler sur une interface "graphique" différente. Je suis curieuse de voir le résultat.
Juste avant, je participe (pour artlibre.org) à une table ronde modérée par Nathalie Magnan sur le "hacktivisme" ; est-ce que j’ai une tête de hacktiviste moi ? ;)
Mais grand dilemme, je ne pourrai pas assister aux présentations du Samedi.
Le Samedi 20 mars de 14h à 18h, Thomas Séchet nous invite à Libre en fête.
Rendez-vous à la Cyber-base de la Cité des sciences et de l’industrie, Médiathèque Est, Niveau - 1, Paris-La Villette. Entrée libre et gratuite.
Au programme : création d’oeuvres libres à partir des oeuvres référencées sur artlibre.org, et initiation à divers logiciels libres : Gimp (images), Muse, Hydrogen, Audacity, Rosegarden (Sons) et Open Office (textes).