Rapporté sur Wired News aujourd’hui :
Les juristes s’inquiètent des usages des RFID (puces à fréquences radio) et préconisent des mesures législatives pour prévenir des abus de surveillance et d’intrusion dans la vie privée :
« Lawmakers in several states this week are preparing rules to prevent Wal-Mart and other companies from using radio-frequency identification tags to spy on their customers.
David Hogue said that without laws to ensure consumer privacy, retailers will be tempted to match the data gathered by RFID readers with consumers’ personal information.
By matching an RFID tag’s unique electronic product code to a customer’s loyalty card or credit card, a retailer could track a shopper’s movements, and tailor its marketing pitches to whatever the customer is wearing or to the items in his or her cart. »
Avec un RFID sur votre carte de crédit ou sur la carte de fidélité que vous offrirait gracieusement un commerçant, vous êtes tracé. L’itinéraire de vos achats, vos goûts, vos choix, pourront servir de base pour modéliser un "profil" personnalisé, et qui sait, au bout de quelques temps vous aurez l’heureuse surprise de recevoir des offres d’achat spécialement ciblées à vos mesures. Un bon ange veillera à anticiper sur vos besoins et désirs...
« RFID technology is a surveillance tool that clearly can be misused, said Barry Steinhardt, director of the Technology and Liberty Program at the American Civil Liberties Union. "To protect consumers, we need laws, not unenforceable policies," he said. »
Demain, l’artiste "sémionaute" de la "post-production" n’aura plus trop d’efforts à faire pour chiner dans la proliférante culture globale, il pourra se coller un RFID dans la poche et se laisser balloter tranquillement par la vie. Quand on l’invitera pour une exposition, il n’aura qu’à passer son RFID dans un lecteur relié à un programme qui produira un graphique de ses déplacements, un échantillon référencé et illustré de ses moeurs, lectures et films favoris, ainsi qu’un texte écrit par un générateur "d’essais critiques" qui présentera une analyse esthétique, sociologique et poétique de son parcours. [1]
[1] « "PLAYLIST" réunit des artistes qui travaillent avec des produits culturels - davantage qu’avec des matières premières. Ces pratiques de post-production répondent au chaos proliférant de la culture globale.
Connectant entre eux des films, des oeuvres d’art ou des livres, produisent des itinéraires parmi les signes, inventent des modes de stockage d’informations, d’archivage ou de remixage. Les distinctions traditionnelles entre production et consommation, création et copie, readymade et oeuvre originale, tendent ainsi à s’estomper.
"PLAYLIST" n’est cependant pas une exposition qui " illustre " un thème, mais une variation autour d’un principe de travail que l’on pourrait désigner sous le nom de navigation culturelle : l’artiste comme moteur de recherches évoluant parmi les signes, comme sémionaute. »
(Nicolas Bourriaud, commissaire de l’exposition Playlist, Palais de Tokyo, Paris, du 13/02/04 au 25/04/04.)