« FICTION & INTERMÉDIALITÉ »
IMAGES DANS LE RÉCIT, RÉCITS DANS L’IMAGE
COLLOQUE INTERNATIONAL
Vendredi 27 et samedi 28 novembre 2009
Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne
CERAP, Centre d’Etude et de Recherche en Arts Plastiques, U.F.R. 04
Ligne de recherche Fictions & interactions
47/53 rue des bergers, 75015 Paris
Projet présenté par BERNARD GUELTON, avec la collaboration de CATHERINE GRALL, SANDRINE MORSILLO
Université Paris 1
Bernard.Guelton@univ-paris1.fr
« Faire le récit d’une image » ou « mettre en images un récit » sont susceptibles de faire apparaître des points de vue convergents ou divergents ou tout simplement des points de vue hétérogènes. Dans quelle mesure ce qui est dit ou raconté se rapporte-t-il à ce que l’on aperçoit dans l’image ou au contraire lui échappe ? De la même façon, ce qui est mis en images peut-il être conforme au récit raconté ? Plus généralement ces deux modalités de transcription ont-elles des points communs ?
À ces questions basiques bien connues et déjà forts complexes peut s’ajouter le jeu intentionnel de l’auteur. Profitant de l’écart constitutif entre ce qui peut être lu et ce qui peut être vu ou imaginé, certains artistes — notamment dans le cas du Narrative Art — ou certains écrivains, ajoutent ou retranchent, « absentent » ou encore se prêtent au jeu de la dérive associative. Ce jeu de feintise s’avère parfois difficile à identifier pour le lecteur ou l’observateur et engage alors la reconnaissance d’une fiction. La compréhension habituelle de celle-ci suppose qu’elle soit partagée, mais à partir de quand ce contrat tacite entre auteur et lecteur peut-il se constituer ? Quelle est l’importance des marques ou artifices propres à un seul rapport image/texte ou à celui d’un ensemble ?
Autrement dit, les écarts produits entre l’image et le récit témoignent-ils d’un écart constitutif inévitable ou d’un jeu de faire-semblant ? À partir de quand (et de quel point de vue) le lecteur ou regardeur peut-il induire un excès ou un manque témoignant d’un artifice et d’une intention, voire d’une fiction ? Ce jeu typique d’une bonne partie des œuvres du Narrative Art a-t-il son équivalent dans le registre littéraire ou dans des pratiques artistiques plus contemporaines ? Au-delà d’un jeu de feintise, s’agit-il de nous introduire à un mode fictionnel plus fondamental qui relève de la supposition ? Enfin, le doute sur la nature de certains de ces écarts témoigne-t-il d’une réalité factuelle propre à l’hétérogénéité des appréhensions de l’image et du récit ou relève-t-il d’une visée proprement artistique ou esthétique ?