Je ne sais pas depuis combien de temps Laurent d’Ursel organise ses manifestations autour du slogan "Y a trop d’artistes". Il y a un an, j’avais remarqué son site par hasard, et sa page de slogans m’avait bien fait rire. Voilà que maintenant, il se rappelle à nous avec deux nouvelles manifestations :
le 30 septembre à Marseille (Charité-République), manifestation suivie d’une rencontre débat avec Françoise Benhamou (économiste), Nathalie Heinich (sociologue), Stephen Wright (critique), Patrice Maniglier (philosophe) et Laurent d’Ursel (artiste)le 1er octobre à Paris (Bastille-République), à l’occasion de l’inauguration de la Biennale de Paris.
On devine déjà ce qui pourrait se dire pendant la rencontre débat à Marseille : Y-a-t-il vraiment trop d’artistes ? Mais d’abord qu’est-ce qu’un artiste ? Et qui a le droit de poser cette question et à fortiori d’y répondre ? L’art est-il encore fait par les artistes ? Comment se repérer dans le paysage artistique foisonnant de "l’ère de la globalisation" et du "relativisme esthétique généralisé" ? Comment penser la critique d’art quand le "turn over" des castings artistiques devient une machine à oubli ? Quelle stratégie d’émergence pour l’artiste noyé dans la masse (sinon en postulant qu’il y a trop d’artistes) ? Quelle politique de financement de l’art quand tout le monde est artiste ? Et quel enseignement de l’art quand on ne sait même pas répondre à toutes ces questions ? etc. etc.
Mais au fait, où est le problème ? Moi, ça ne me gêne pas qu’il y ait trop d’artistes et je n’ai rien contre le fait que mes impôts servent à nourrir une flopée d’artistes, du moment que je ne suis pas obligée de les aimer tous, ni de les connaître tous, ni de me souvenir de leurs noms à tous.
Une chose est sûre : il n’y aura jamais assez d’artistes pour dire qu’il y a trop d’artistes.