Pour apaiser mes scrupules maniaques je dois apporter deux précisions :
1- Sur la traduction : j’ai hésité sur la traduction de la première question de ce petit bout de dialogue. Pour "le tout et la totalité" (Koll va kolli) il fallait peut-être traduire par "le tout et le général", le mot kolli étant également utilisé pour signifier général. Dans le doute, j’ai préféré une traduction littérale. Mais il est toujours bon de savoir dans quelle direction flotte le sens.
2- Sur l’ouvrage : Le troisième scribe ou La troisième écriture (khatté sevvom) n’est pas directement un écrit de Mowlana, il s’agit d’un recueil des propos attribués à Mowlana par les trois premiers biographes qui ont été ses contemporains et qui l’ont connu, à savoir :
le Masnavi Valad ou Valad Nâmeh, établi par Bahâ’oddin Soltân Valad (1226-1312), qui était le fils de Mowlana
le Mantâgheb ol Àrefin, écrit en 1317 par Shamseddin Ahmad Aflâki, et dont un des chapitres est consacré à Mowlana
le Resâleh dar ahvâle Mowlana Djalal elddin, par Fereydoun ebné Monammad Sepahsâlâr, qui a composé son traité entre 1319 et 1328.
Ces éléments ont été rassemblés et ordonnés par le Dr. Nâserelddin Sâheb al Zamâni sous le titre "Le troisième scribe" (qu’on peut aussi traduire par la troisième écriture), publié à Téhéran aux éditions Atâï en 1972.
On comprendra aussi le flottement sur la traduction du titre en lisant le poème de Mowlana qui l’a inspiré (exergue tirée du recueil de poésies que Mowlana avait publié sous le nom de son maître "Shams-é Tabrizi") :
"... ce scribe avait trois sortes d’écriturescelle qu’il lisait mais nul autre
celle qu’il lisait ainsi que les autres
celle que ni lui ni les autres ne lisaient
celle là [la troisième], c’est moi."