Karen O’Rourke parle français comme vous et moi, les accords d’adjectifs en moins. Parisienne, elle prend l’avenue des Gobelins, le boulevard Blanqui, une photo ou deux tant qu’on y est, et le train pour Fontenay-aux-Roses. Elle prend aussi des rendez-vous, des transports en commun, des livres à la bibliothèque et des journaux gratuits à l’entrée du métro. Elle fait un mètre soixante-douze, le dessin à main levée et la lecture à voix haute. Il lui arrive aussi de faire des photocopies, des kilomètres à vélo et des démarches administratives. Elle marche, elle erre, et elle rêve ! Qu’est-ce qu’elle fabrique ? Des questionnaires ! des interfaces ! des bases de données ! Elle a beau consulter plans, dictionnaires, diseuses de bonne aventure et moteurs de recherche, personne n’a pu lui indiquer le chemin. Son travail s’intéresse aux parcours interculturels, aux systèmes narratifs et émergents. Récemment elle a dressé une carte de Tendre à l’aide de technologies de surveillance Une Carte plus grande que le territoire. Ko_computing (bientôt en ligne) proposera un outil d’aide à la conversation, destiné aux esprits d’escalier.
Ici je voudrais laisser un message à Karen O’Rourke qui vient de poster une photo de chez elle, ou de chez quelqu’un avec une masse rectangulaire de palabras à la tête de cette photo. Heureusement nous ne sommes pas le jeudi 27 janvier 2005 à 23:55:49. J’aperçois le mot levée et un panier plastique à linge. Je veux me lever le visage. J’aperçois des livres et une petite phrase : Systèmes narratifs et émergents. Je ne veux absolument rien. Au revoir Karen ce fut un doux, petit plaisir.